Par

Isabelle Villy

Publié le

23 oct. 2025 à 8h16

« Les vieux méritent mieux » : tel est le mot d’ordre que les résidents de l’Ehpad Gilles Martin de Buchy, près de Rouen, ont brandi, jeudi 16 octobre dernier, à l’occasion d’une mobilisation nationale de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa). Tirer la sonnette d’alarme et alerter les autorités sur les conditions de travail des personnels soignants, mais aussi de toutes les personnes qui interviennent dans les Ehpad, et sensibiliser chaque citoyen sur ce sujet du vieillissement et du grand âge : des préoccupations qui nous concernent tous et pour lesquelles nous devrions tous être mobilisés.

Histoire de vies…

Dans la salle d’animation, les résidents sont installés autour des tables. Tous ont une histoire, une vie faite de travail, d’horaires à rallonge, de journées où il fallait s’occuper de la famille et penser aux loisirs, tout en joignant les deux bouts comme on dit… notre vie à (quasiment) tous en somme, mais eux, les résidents de l’Ehpad de Buchy comme dans tous les autres établissements, ont laissé le fracas du monde à la porte de leur chambre de la maison de retraite.

Pourtant, là encore, après une vie bien remplie, ils doivent encore subir la crise ambiante, le manque de moyens et de personnel qui les affectent inévitablement… Devront-ils se remettre à l’ouvrage pour pallier tous ces manques ? En seront-ils capables, eux qui ont déjà tant fait et tant donné ?

Que faisons-nous pour le grand âge ?

Et nous, dans tout cela, enfants, petits-enfants, famille, décideurs, élus… Que faisons-nous pour le grand âge ? Sommes-nous assez mobilisés ?

C’était le sens de cette journée de manifestation à l’Ehpad de Buchy et au niveau national, pour mobiliser la société tout entière au sort des anciens. Parce qu’un jour, nous aussi, nous serons à leur place et que c’est peut-être là, en ce moment, que nous pouvons encore dire et agir en conséquence, pour exprimer ce dont le grand âge a besoin et exiger les moyens pour le faire.

Besoin de spécialistes, à proximité

« On a besoin de moyens, de personnel », a indiqué le directeur adjoint de l’Ehpad de Buchy, Jérémy Devergne, qui a rappelé que 80 % des Ehpad publics rencontrent des situations financières difficiles, mais continuent néanmoins à maintenir les soins nécessaires aux résidents. « Nous avons ici cinq soignants pour 50 résidents, il faudrait être six », constate Jérémy Devergne. À l’extérieur, il manque aussi, à Buchy, des spécialistes comme un dentiste, un ergothérapeute qui puissent venir à Ehpad pour aider les résidents à rester autonomes, mais aussi une assistante sociale pour les aider à s’acquitter des démarches administratives souvent complexes et fastidieuses.

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Pour Buchy, les autorités compétentes que sont le Département de la Seine-Maritime et l’Agence régionale de Santé (ARS), ont validé la construction d’un nouvel Ehpad, pour remplacer l’actuel, vieillissant et qui ne correspond plus aux normes actuelles. Une bonne nouvelle pour le secteur, puisque le nouvel établissement va passer d’une capacité d’accueil de 50 à un peu plus de 80 lits, avec des unités sécurisées.

Le maintien à domicile, tant qu’il est possible, reste la solution privilégiée, mais quand vient le temps où la perte d’autonomie est trop importante, ce sont les Ehpad qui doivent en effet prendre le relais. Et pour que ce relais soit efficace, il est indispensable d’y consacrer les moyens nécessaires.

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