La Grande-Bretagne a
appelé vendredi à un ensemble de mesures contre la Russie
destinées à renforcer la position de l’Ukraine en vue de
potentielles négociations de paix, alors que Londres accueille
une réunion de la coalition des volontaires à laquelle va
prendre part le président ukrainien Volodimir Zelensky.
Keir Starmer va exhorter les pays membres de la coalition
des volontaires, qui ont promis de renforcer leur soutien à
Kyiv, à prendre des mesures pour retirer le pétrole et le gaz
russes du marché mondial, à utiliser les avoirs russes gelés
pour soutenir l’Ukraine et à fournir à celle-ci davantage de
missiles à longue-portée, ont déclaré les services du Premier
ministre britannique.
Cette réunion se tient après que le président américain
Donald Trump a dit mercredi avoir annulé la rencontre annoncée
avec son homologue russe Vladimir Poutine dans la capitale
hongroise Budapest, déplorant que leurs « bonnes conversations »
ne mènent « nulle part », et a imposé pour la première fois des
sanctions contre les deux plus grands groupes pétroliers russes.
Il s’agit d’un virage dans la politique de Donald Trump à
l’égard de la Russie, auprès de laquelle il avait opéré un
rapprochement à son retour au pouvoir en janvier dernier, se
gardant de prendre de quelconques sanctions directes contre
Moscou, avec l’objectif affiché d’obtenir rapidement un
cessez-le-feu en Ukraine.
Emmanuel Macron a souligné jeudi soir qu’il s’agissait d' »un
tournant ». « C’est un coup massif porté au financement de
l’effort de guerre de la Russie », a-t-il poursuivi devant les
journalistes à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, dont
l’aide à l’Ukraine a été parmi les principaux thèmes.
Le président français a de nouveau constaté que « la Russie
ne veut pas la paix », ce que Keir Starmer a également relevé en
amont de la réunion londonienne, organisée en format hybride –
présentiel et visioconférence.
« S’APPUYER SUR LES MESURES DÉCISIVES » DE WASHINGTON
« Encore et encore, nous offrons à Poutine l’occasion de
stopper son invasion inutile, d’arrêter les massacres et de
rappeler ses soldats, mais il ne cesse de rejeter ces
propositions et une quelconque possibilité de paix », a dit le
Premier ministre britannique dans un communiqué.
« Nous devons intensifier la pression sur la Russie et
s’appuyer sur les mesures décisives du président Trump », a-t-il
ajouté.
Avant de se rendre à Londres, où est également attendu le
secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, entre autres, Volodimir
Zelensky a salué jeudi à Bruxelles les sanctions décidées par
Donald Trump, pressant également les dirigeants européens de
fournir à l’Ukraine des missiles à longue-portée et d’utiliser
les avoirs russes gelés pour armer davantage son pays.
Moscou, qui a prévenu jeudi qu’il ne céderait pas aux
pressions de Washington, a dénoncé à plusieurs reprises le
projet de l’Union européenne d’utiliser des actifs russes gelés
pour fournir à Kyiv un prêt de 140 milliards d’euros, menaçant
les Européens de représailles.
Les Vingt-Sept devaient convenir jeudi d’apporter à
l’Ukraine le soutien financier dont elle a besoin pour les deux
prochaines années dans sa guerre contre la Russie, bien que le
projet d’un prêt dit de « réparation » suscite pour l’heure
certaines réserves au sein du bloc communautaire.
Par ailleurs, comme attendu, l’UE a formellement approuvé
jeudi un dix-neuvième paquet de sanctions contre la Russie, avec
l’objectif d’assécher les sources de revenus de Moscou en
réponse à son invasion de l’Ukraine débutée en février 2022.
(Alistair Smout; version française Jean Terzian)