L’impôt sur la fortune norvégien est systématiquement cité en France par les opposants à la taxe Zucman, comme l’exemple type de la fuite des capitaux. Pourtant, les chiffres d’Oslo dessinent une réalité plus nuancée : si l’exil fiscal des plus riches est bien une conséquence factuelle, l’impact sur les finances publiques reste positif.

Ce mécanisme fiscal, hérité du XIXe siècle, s’applique dans le royaume scandinave dès que le patrimoine net dépasse 1,76 million de couronnes, soit environ 150 000 euros. Le taux de taxation est de 1 %, passant à 1,1 % au-delà de 20,7 millions de couronnes. Cette assiette large place environ 720 000 personnes sous le coup de l’impôt sur la fortune, ce qui représente « quelque 20 % de la population adulte disposant d’un revenu », selon Mathilde Fasting, économiste au think tank libéral Civita.