Par

Guillaume Laurens

Publié le

24 oct. 2025 à 14h52

Candidat aux Municipales 2026 à la tête de la liste « Demain Toulouse », le député (LFI) François Piquemal a présenté vendredi 24 octobre 2025 ses propositions en matière de sécurité dans la Ville rose. Avec une ambition affichée : œuvrer pour « une politique de sécurité humaine et de proximité ». Ce qu’il faut retenir.

« Jean-Luc Moudenc, le maire de l’impuissance »

Avant de dégainer leurs idées, François Piquemal et ses colistiers se sont attardés sur le bilan de Jean-Luc Moudenc, « qui avait dit qu’il serait le maire de la sécurité, mais a surtout été celui de l’impuissance », a raillé Agathe Roby, conseillère municipale LFI.

S’ils se gardent bien de rappeler que certains chiffres sont dans le vert au bilan de la délinquance (précisément : huit délits sur douze sont à la baisse, selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur, dont les cambriolages et vols violents), les Insoumis n’ont pas manqué d’insister sur « l’explosion des violences envers les personnes sur le mandat », avançant une « hausse de 43 % des coups et blessures, de 112 % sur les violences sexistes et sexuelles, et de 130 % sur le trafic de stupéfiants ».

Un bilan qui témoigne à leurs yeux « de l’inaction de Jean-Luc Moudenc », mais aussi des « choix politiques de ses amis successifs » au gouvernement.

Retour de la police de proximité et recrutement de 100 agents

Considérant que « la sécurité, ce n’est pas un sujet cantonné à la droite », ces candidats de gauche ont ensuite décliné leurs propositions. En tête de gondole ? « On veut le retour de la police de proximité », lance d’emblée François Piquemal, qui n’a pas digéré qu’elle a été « supprimée par Nicolas Sarkozy, l’ami de Monsieur Moudenc, en 2003 ».

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Je veux que la police municipale soit le fer de lance d’une police des habitants, celle que les Toulousains ont connue et qu’ils regrettent.

François Piquemal 
Candidat (LFI) aux Municipales 2026 à Toulouse

Pour ce faire, le candidat s’engage à « recruter 100 agents de police municipale sur le mandat, qui seront tous formés contre les discriminations et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ».

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« Que chaque habitant connaisse le nom de quatre policiers municipaux »

Le député-candidat estime que cette police de proximité aura surtout pour mission de créer du lien avec les Toulousains : « Je veux que dans chaque quartier de Toulouse, les habitants connaissent leur nom ».

Quels que soient les quartiers, je veux que tous les habitants connaissent le prénom de quatre agents de police municipale.

François Piquemal

Parce qu’aujourd’hui, « tous les quartiers n’ont pas le droit à la même sécurité », il s’engage aussi à « installer une antenne ou permanence de la police municipale dans chacun des 20 secteurs de Toulouse ».

Revoilà l’office municipal de médiation

« La sécurité passe d’abord par la médiation et le dialogue », rempile Ilham Grefi. « Depuis que Jean-Luc Moudenc a supprimé l’office de la tranquillité créé par Pierre Cohen, il y a Allô Toulouse, mais la médiation ne suit pas… Concrètement, il n’y a plus d’humain pour désamorcer les tensions du quotidien (nuisances, conflits de voisinage, petits différents…) ». Pour y remédier, cette médiatrice sociale et militante de l’Assemblée des quartiers annonce « le retour de l’office municipal de médiation ».

« Se concentrer sur la tranquillité et la proximité »

Ce vendredi, François Piquemal s’était aussi entouré de Carole Juncal, une ancienne commandante de police à la retraite, qui affiche « 36 ans de service ».

Parce que « l’essentiel des problèmes des gens concerne les incivilités », elle est, elle aussi, persuadée que « la police de proximité doit être l’alpha et l’oméga des polices municipales d’aujourd’hui ». Elle estime donc que les ‘municipaux’ doivent « se concentrer sur la tranquillité et la proximité », et « laisser à la police nationale les missions qui lui incombent, à commencer par la répression dans la lutte contre la délinquance ».

Aujourd’hui, la police municipale est organisée dans une course avec la police nationale et ce n’est pas normal. Elle n’est pas là pour suppléer une police nationale en difficulté : ça ne peut entraîner que des troubles et rapports conflictuels entre les deux.

Carole Juncal
Ancienne commandante de police, colistière de François Piquemal

Désarmer la police municipale et supprimer les caméras ?

Alors que Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a annoncé cet été sur BFMTV que tous les candidats LFI qui gagneraient les Municipales 2026 procéderaient au désarmement des policiers municipaux, mais aussi à la suppression des caméras de surveillance, François Piquemal a été questionné à ce sujet.

« Ce n’est pas à la police municipale d’assurer le maintien de l’ordre », a-t-il répliqué : « À terme, on veut que les polices municipales n’aient plus l’utilité des armes létales, car ce n’est pas leur mission ». Interrogé pour clarifier sa position, le candidat a renchéri :

On veut sortir à terme de l’armement de la police municipale.

François Piquemal

Quant à la vidéoprotection (ou vidéosurveillance, c’est selon), il a laissé à Carole Juncal le soin d’en dézinguer l’utilité. Selon elle, les caméras aident peu à « l’élucidation des affaires judiciaires » et « n’ont aucun effet dissuasif », a-t-elle évacué, avant d’annoncer « un audit » du dispositif dans la Ville rose.

Évoquant un appel d’offres lancé conjointement par Toulouse et 14 autres communes de la Métropole, qui prévoit jusqu’à 16 millions d’euros (sur ces 15 villes) pour s’équiper en vidéoprotection urbaine, les Insoumis veulent déjà réorienter cette enveloppe sur le recrutement de policiers municipaux.

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