Arrêté mercredi dans les Landes, le jeune homme de 26 ans a été mis en examen pour assassinat, un mois et demi après la découverte du corps d’Estelle Méjean à Connaux, dans le Gard.

L’information vient mettre fin à plusieurs semaines d’angoisse dans le Gard. Le 11 septembre dernier, Estelle Méjean, pharmacienne à Tresques, était retrouvée gisant dans son jardin par son mari, le corps criblé de coups de couteau. Quelques heures plus tard, les gendarmes confirmaient la piste d’un homicide d’une rare brutalité.

Après plus d’un mois d’enquête menée par la section de recherche et le groupement de gendarmerie du Gard, « un homme de 26 ans a été interpellé puis placé en garde à vue » ce mercredi 22 octobre, assure le Parquet de Nîmes.


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L’enquête révèle qu’il s’agit de « l’ancien petit ami de l’une des filles de la défunte ». Vivant et travaillant dans les Landes, il a pu être localisé grâce à d’habiles recoupements techniques. Devant les enquêteurs, ses déclarations, jugées « partiellement concordantes », ont conduit à sa mise en examen pour assassinat, la préméditation ayant été retenue par le magistrat instructeur. « Il a été placé sous mandat de dépôt », poursuit le Parquet.

Le mobile présumé résiderait dans une séparation récente, que le jeune homme aurait mal vécue. La piste d’un passage à l’acte relevant du registre intime se confirme, à rebours des craintes diffuses d’un crime gratuit qui avaient saisi la population à la mi-septembre.

Un crime au cœur du lien familial

La victime, pharmacienne de 49 ans, incarnait la figure d’une commerçante dévouée et estimée. Autour de sa disparition, l’émotion s’était muée en trouble collectif dans ce village de 2000 âmes où chacun la connaissait. «C’était une personne très serviable, qui se coupait en quatre pour ses clients», confiait une habitante jointe par Le Figaro. Pendant la pandémie, elle allait elle-même livrer les traitements à domicile. «C’est une brave femme, une dame très gentille. Elle n’avait jamais fait de mal à personne», résume un autre habitant du voisinage, évoquant la manière dont la pharmacienne veillait toujours à dépanner les patients.

Cette dévotion est dans les gènes des Méjean-Paoli. «Cet été, c’est sa fille aînée qui m’a servie au comptoir. Elle est en études de pharmacie», indique une patiente régulière. Mère de quatre enfants, Estelle vivait entourée d’une famille «très soudée, toujours présente dans les animations locales». « On les voyait ensemble aux fêtes des écoles. C’était une famille posée, sérieuse, mais toujours avenante.» Le mari, également pharmacien, partageait chaque journée de travail à ses côtés. Interpellé puis placé en garde à vue dans la foulée des faits, il avait rapidement été remis en liberté.

Reste désormais à comprendre ce qui, dans cette rupture intime, a pu conduire un jeune homme à s’en prendre à la mère de son ex-compagne.