Et si c’était lui la plus belle voix, comme on dit à « The Voice » ? Le chanteur Ycare a survolé la saison de « Mask Singer » qu’il a remporté vendredi soir sur TF 1. Une victoire au goût de revanche pour l’artiste de 42 ans dont la carrière s’est envolée depuis la fin de la pandémie de Covid-19.
Dix-sept ans après votre participation à « Nouvelle Star », vous avez remporté vendredi soir, sous votre costume de lapin, la huitième saison de « Mask Singer ». Heureux ?
YCARE. Il fallait bien que je gagne un jour une émission de télé ! Cela vient couronner une aventure hors du commun. Je me suis éclaté. Franchement, je ne m’attendais pas à vivre un truc pareil.
C’est dans son costume de lapin qu’Ycare a remporté la 8e saison de «Mask Singer». TF1/Laurent Vu
Pourquoi ça ?
Parce que la finesse des costumes et le travail d’orfèvre de Marie-France Larrouy qui a confectionné ce lapin incroyable. Parce que toute l’aventure avec des équipes si bienveillantes. Parce que chanter des chansons qu’on chante d’habitude sous la douche comme « Losing my Religion », « The Sound of Silence » ou « When the Rain Begins to Fall ». J’avais envie que cette récréation ne s’arrête jamais.
Vous avez interprété beaucoup de titres jusqu’à la finale, fait beaucoup de chorégraphies aussi. Combien de temps avez-vous passé à préparer tout ça ?
Un petit peu moins d’un mois. C’était intense car j’ai pris cette émission au sérieux. Au début, il fallait s’acclimater au costume, surtout moi qui suis un peu claustrophobe. Mais le plus dur, c’est d’apprendre à respirer sous le masque, alors je me suis entraîné à courir en ne respirant que par le nez.
Pas vraiment la récréation alors !
Pour moi, la récréation n’est pas la détente. Je suis hyperactif. Je ne sais pas rester allongé sur un transat l’été. Je suis quelqu’un qui aime l’effort. Mais c’est une récréation dans le sens où l’on ne m’a pas jugé sur mon travail. On a jugé un lapin qui chante des chansons.
«Cette émission m’a fait redevenir enfant. Un truc incroyable s’est passé dans mon cœur», s’enthousiasme Ycare. TF1
Vous vouliez gagner ?
Ma victoire, c’était d’avoir pu chanter « Viva la Vida » (il a fait une version française du tube de Coldplay, en 2024), que je gardais pour la finale. J’aurais été très triste de ne pas faire ce tableau-là, rejoint à la fin par tous les enfants présents dans le public. Le jour de l’enregistrement, j’ai été cueilli. Je pleurais derrière mon masque. Cette émission m’a fait redevenir enfant. Un truc incroyable s’est passé dans mon cœur.
C’est moins stressant que « Nouvelle Star » ?
Oui. À « Nouvelle Star », tu es un gamin de 24 ans, tu es tremblant. Tu n’as jamais tenu un micro, tu ne sais pas ce que tu vaux. Tu joues ta vie. Aujourd’hui, en toute humilité, ma vie est plus grande que mes espérances. Je fais des chansons, de belles salles et le public est au rendez-vous. Je suis tellement heureux de ce que je vis. J’ai accompli les défis que je voulais. Ils sont tatoués sur mes bras comme la date de mon premier Olympia par exemple.
« Mask Singer » couronne votre retour dans en haut de l’affiche depuis un peu plus de trois ans.
En vrai, c’est ouf. Je n’aurais jamais cru chanter avec tous ces artistes, écrire des chansons pour eux (il a signé des morceaux pour Garou, Zaz, Patrick Fiori, Nolwenn Leroy, Amel Bent) faire un Olympia ou un Zénith en octobre dernier…
Revenir après des années difficiles a plus de saveur ?
Les années dures, je suis allé les chercher seul. Je me suis rendu la vie dure en la brûlant par les deux bouts comme un rockeur (il s’est confié à plusieurs reprises sur ses années d’alcoolisme). Quand je l’ai réalisé au moment du confinement, j’ai repris soin de moi.
Un album de duos en 2023 avec Slimane, Anne Sila, Claudio Capéo, Patrick Bruel ou Garou… Les Enfoirés en 2024 dont vous avez coécrit l’hymne. Être adoubé par vos confrères chanteurs et chanteuses vous a apaisé ?
Ça m’honore et ça me rend humble. Peut-être que je me prenais un peu au sérieux quand j’étais jeune.
Les Enfoirés, vous y serez de nouveau cette année ?
Oui. Tant qu’on me le demandera, je le ferai. Et le jour où il faudra que je m’efface pour des artistes plus en vogue, il n’y aura aucun problème. J’irai servir la soupe le samedi soir quelque part pour aider ce pays. Je suis libanais d’origine, j’ai grandi au Sénégal où j’étais dans un lycée français. Quand je suis arrivé, la France m’a tout proposé. Ce pays, je lui dois tout.