Le film « Arco » d’Ugo Bienvenu est sorti le 22 octobre au cinéma.

Remembers – MountainA

Le film « Arco » d’Ugo Bienvenu est sorti le 22 octobre au cinéma.

ANIMATION – Si vous pouviez vous promener dans le temps, quelle époque iriez-vous visiter ? Dans Arco, en salles depuis le mercredi 22 octobre, c’est le futur que vous allez pouvoir explorer. Le proche, et le lointain. Premier film d’animation de l’auteur de bandes dessinées Ugo Bienvenu, c’est un moment hors du temps, pour les petits comme pour les grands enfants.

En allant voir le film, vainqueur du cristal du long-métrage du Festival d’Annecy 2025, on se doutait que ce serait bien. Mais pas à ce point. Arco se déroule en 2075. Iris habite avec son petit frère et leur nounou-robot Mikki dans une grande maison, tandis que leurs parents qui travaillent beaucoup ne reviennent que le week-end. Un jour, un petit garçon portant une combinaison multicolore tombe du ciel. Arco vient du futur mais ne sait pas comment repartir. Iris va l’aider.

Arco est d’une part un film visuellement magnifique. C’est peut-être là qu’Ugo Bienvenu, bédéaste émérite, brille le plus fort. Le dessin résolument rétro n’est pas sans rappeler les séries d’animation des années 80 et la bd des années 50. Les images sont sublimes, qu’il s’agisse des envols réussis (ou ratés) d’Arco avec sa cape arc-en-ciel, des incendies et des tempêtes dévastateurs qui ravagent la ville d’Iris en 2075, ou de la Terre de 2932 d’où vient le petit garçon, semblable à un Eden. La bande originale composée par Arnaud Toulon achève d’emporter totalement le spectateur.

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Lire la Vidéo Pépite poétique

Difficile par ailleurs de ne pas penser à Hayao Miyazaki plus les minutes s’écoulent, car Arco est un film profondément philosophique et poétique. La vision de 2075, c’est-à-dire demain, qui nous est offerte est globalement angoissante. Les visios sont devenues des hologrammes. Des bulles de verre se referment autour des bâtiments lorsque les éléments se déchaînent, et c’est presque quotidien. Les adultes se promènent avec des masques de réalité virtuelle sur le visage. Des robots remplacent policiers, profs, urgentistes, pompiers, et même les parents.

Mikki et Iris dans « Arco »

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Mais tout n’est pas perdu. Notamment car il y a de l’amour : entre Iris et son frère, mais aussi entre eux et Mikki, le robot qu’ils ont toujours connu et auquel Swann Arlaud prête sa voix enveloppante. De plus, la nouvelle génération, incarnée par tous ces enfants, est pleine d’espoir et d’une volonté de changer les choses. Un espoir palpable et permis grâce aussi à la peinture qu’Arco fait de sa réalité : un monde vert, libéré du « tout technologique », où le noyau familial et les vrais rapports humains sont redevenus essentiels.

Enfin, Arco est un film qui génère des émotions, beaucoup d’émotions, pour les spectateurs de tous les âges. On rit beaucoup grâce notamment au trio de loubards en costumes monochromes interprétés par Vincent Macaigne, Louis Garrel et William Lebghil. Et on pleure à chaudes larmes à plusieurs reprises. Mais ça, on ne vous dit pas pourquoi. Pour le savoir il faudra aller en salles voir Arco, en prévoyant, vous l’aurez compris, un bon paquet de mouchoirs.