Élu, galeriste, enseignant, médium ou encore informaticien : huit hommes et deux femmes seront jugés lundi 27 et mardi 28 octobre 2025 devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement sexiste à l’encontre de Brigitte Macron. Ce procès intervient après que le couple présidentiel a engagé, fin juillet, des poursuites aux États-Unis pour diffamation, en lien avec une infox virale supposant que l’épouse du chef de l’État est une femme transgenre. Les prévenus encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement.

Âgés de 41 à 60 ans, ils sont soupçonnés d’avoir tenu à l’égard de Brigitte Macron de nombreux propos malveillants sur son « genre » et sa « sexualité », assimilant sa différence d’âge avec son mari à de la « pédophilie », selon le parquet de Paris.

Un procès qui fait écho au film diffusé dimanche soir par BFMTV, dans sa série Ligne rouge, consacré à cette intox à propos de la première dame. On y apprend notamment que Brigitte Macron a découvert que son espace personnel avait été piraté sur le site des impôts et son prénom changé pour « Jean-Michel ».

Une intox qui remonte à 2017

L’enquête pour cyberharcèlement a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) après une plainte déposée par Brigitte Macron le 27 août 2024, conduisant à plusieurs vagues d’interpellations, notamment en décembre 2024 et en février 2025.

Parmi les prévenus, le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, connu et suivi sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme « Zoé Sagan ». Son compte X, suspendu depuis, a fait l’objet de plusieurs plaintes et est souvent présenté comme lié aux sphères complotistes. Outre ses propos visant Brigitte Macron, il est connu pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux les vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux en 2020.

Delphine J., « médium », « journaliste » et « lanceuse d’alerte » de 51 ans, connue sous le pseudo d’Amandine Roy, sera également jugée. Elle a largement contribué à relayer la rumeur selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, serait en réalité une femme transgenre dont le prénom de naissance était Jean-Michel. Delphine J. n’a fait que « rebondir sur l’actualité », selon son avocate, Maud Marian, ajoutant « qu’aucun message n’a directement été adressé à Mme Macron ».

Pourvoi en cassation

Condamnée pour diffamation en première instance en septembre 2024 par la justice française, aux côtés de Natacha Rey, à payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron et 5.000 à son frère Jean-Michel Trogneux, elle a été relaxée en appel le 10 juillet dernier. Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation contre cette décision.

L’écart d’âge de 24 ans entre les époux Macron nourrit en partie la propagation de cette rumeur qui s’est exportée bien au-delà du pays. Née dès l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, l’infox transphobe est devenue virale aux États-Unis, où le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre la podcasteuse d’extrême droite Candace Owens, autrice d’une série de vidéos intitulée Becoming Brigitte (Devenir Brigitte).