Huit défaites en huit matches : l’USAP a touché le fond ce samedi à Montauban (29-22). Que va-t-il se passer désormais ? En conférence de presse, le manager Franck Azéma n’a rien laissé transparaître.

« Il y a un peu d’espoir, mais franchement, pas ce soir. Je n’arrive plus à être optimiste ». Les mots d’Emma, venue de Perpignan, résument sans aucun doute l’état d’esprit actuel des 1 200 supporters qui ont fait le déplacement dans le Tarn-et-Garonne, et bien plus encore. Après huit journées, l’USAP est bonne dernière du Top 14 avec zéro point au compteur. À Montauban ce samedi soir, elle a encore sombré (29-22), comme jamais elle ne l’avait fait dans des matches de ce genre.

Les derniers leviers activés dans la semaine se sont cassés en cours de match. Le supplément d’âme, l’envie, l’amour du maillot, tout ça, tout ça. Rien ne marche. Le talent ne suffit plus, l’envie non plus. Alors, que faire ? Il y a trois semaines, après la défaite contre le Stade Français (11-28), le manager Franck Azéma avait ouvert la porte à un possible départ, remettant en question la confiance de ses joueurs. « Il faut leur demander à eux si le message passe encore », avait-il annoncé. 48 heures plus tard, les joueurs avaient réaffirmé leur soutien au manager, quand David Marty et Gérald Bastide ont préféré, eux, se mettre en retrait. Sauf qu’aujourd’hui, le club en est toujours au même point.

Pas de changement avant Pau ?

Qu’en est-il trois semaines plus tard ? « Je sais ce que vous sous-entendez. Je le vois, je connais le métier. C’est comme ça, on verra, a simplement réagi le manager en conférence de presse, évidemment conscient de la situation. Maintenant, comment garde-t-on un vestiaire mobilisé et fort ? Ce n’est pas juste le matin en se levant. C’est la qualité dans laquelle on évolue en permanence et l’honnêteté qu’on doit avoir dans nos rapports. C’est un sentiment que tu dois faire passer tous les jours. »

Le sentiment passe-t-il toujours à travers tous les joueurs ? En tout cas, ce n’est pas Franck Azéma qui a pris la parole dans le cercle réuni à la fin du match. Ce sont Jerónimo de la Fuente et Jamie Ritchie qui ont longuement parlé à leurs coéquipiers, abattus. « On voit les joueurs également déçus, constatent Simon et Jean-Philippe, membres de la penya Els de Tolosa amb L’USAP. Même Franck Azéma et le staff nous ont fait de la peine. Mais il y a quelque chose qui ne va pas dans le discours. Il nous faut peut-être quelqu’un qui gueule un peu plus, on ne sait pas. Ce n’est pas possible avec l’effectif qu’on a ! On parlait avec des joueurs de Montauban qui ne comprennent pas comment on est là avec cette équipe. » Effectivement, c’est le sentiment de beaucoup de personnes. Mais la réalité est tout autre.

Comme depuis plusieurs semaines, les prochains jours vont être scrutés de près. Mais est-ce que quelque chose va bouger d’ici le dernier match du bloc à Pau samedi prochain (16 h 35) ? C’est loin d’être sûr. Franck Azéma n’est pas démissionnaire, François Rivière a réaffirmé son soutien chez nos confrères de L’Équipe il y a deux jours. En tout cas, de nombreux CV d’entraîneurs sont sur la table, certains sont sur le qui-vive, en attente de mouvements. Les agents harcèlent le président et Bruno Rolland depuis plusieurs jours. Mais la tendance, pour les prochaines heures, n’est pas au changement. À moins d’un immense retournement de situation.

En interne, les décideurs du club – contactés par nos soins en début de soirée, et qui n’ont pas répondu à nos sollicitations – auraient annoncé vouloir faire un point à la fin du bloc. Ça tombe bien, c’est dans une semaine. L’USAP la terminera sans doute avec une neuvième défaite au compteur. Et il faudra prendre une décision : poursuivre le championnat avec une feuille blanche ; ou conforter Franck Azéma en lui rajoutant des adjoints à la hauteur.