On ne fréquente évidemment pas un hôpital de jour en oncologie autrement que par nécessité, mais, dans celui de la clinique Saint-François, les patients trouvent confort et réconfort durant les longues heures de traitement de chimiothérapie, perfusion au bras : « Ici c’est un cocon fantastique, le personnel nous connaît même s’il est débordé. Ça joue sur le moral, approuve Dominique Chaumont, 68 ans. Si besoin, on peut décider d’une échographie dans la demi-heure. »

L’annonce de la fermeture de l’oncologie la semaine précédente, en raison de la fin d’un partenariat entre les fondations Vincent de Paul et Saint-François, passe mal auprès de cet habitant de Drusenheim : « C’est une nouvelle claque après la nouvelle de la récidive de mon cancer. J’ai demandé à voir un psychologue. »

Aucun transfert demandé vers le CHH

À partir de novembre, il devra faire le trajet jusqu’à la clinique Sainte-Anne à Strasbourg pour ses traitements et consultations. Une perspective qui n’enchante guère les autres patients croisés dans les chambres de l’hôpital de jour, qui viennent d’Alsace du Nord voire de départements comme la Moselle. Outre son éloignement, l’établissement strasbourgeois est perçu comme devant prendre en charge davantage de malades, avec des fauteuils côte à côte plutôt que des chambres séparées.

Il y a aussi la question du stationnement, réputé compliqué aux abords de l’établissement strasbourgeois. Certes, les jours de traitement, ils s’y rendront pour la plupart en ambulance mais, lors des simples consultations, certains aimaient faire le trajet par eux-mêmes. « Ça m’arrive de rentrer en Ritmo, j’ai l’arrêt devant chez moi », témoigne Joachim Kreisel, 81 ans, de Marienthal.

Atteint d’un cancer du pancréas, il a choisi de suivre son médecin à Strasbourg, comme les 29 autres patients. S’ils l’avaient souhaité, ils auraient aussi pu être transférés au Centre hospitalier de Haguenau qui, avec déjà près de 800 personnes prises en charge rien que l’an passé dans son propre hôpital de jour d’oncologie, aurait eu les moyens d’assurer la continuité des soins.