Publié le
25 oct. 2025 à 10h17
Pour le centenaire de l’exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels de 1925, la galerie des Orfèvres à Paris expose des œuvres de l’artiste emblématique de Loudéac (Côtes-d’Armor) Jeanne Malivel (1895-1926).
Cela s’intitule « Jeanne Malivel, résolument bretonne et moderne »
Cette galerie appartient depuis juillet 2024 à Me Jack-Philippe Ruellan, commissaire-priseur lui-même originaire de Loudéac, dont le mémoire de maîtrise (1984) portait précisément sur Jeanne Malivel.
Tout près de Notre-Dame de Paris
Avec la contribution amicale de la famille de l’artiste, qui détient des pièces encore jamais exposées, et l’association Jeanne Malivel, il ouvre sa galerie au public jusqu’au 8 novembre 2025. Les Bretons sont tout spécialement invités à venir visiter.
Située à deux pas de Notre-Dame, la galerie des Orfèvres est elle-même un lieu emblématique de l’histoire de l’art.
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Elle a autrefois accueilli Daniel Cordier, grand collectionneur et résistant, qui y fut initié à l’art par Jean Moulin, peu avant son arrestation.
Une carrière fulgurante
Il ne s’agit pas d’une vente mais d’une façon de rendre hommage à l’artiste d’avant-garde qu’était Jeanne Malivel.
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Née à Loudéac en 1895, elle entre aux Beaux-Arts de Paris à dix-neuf ans.
Après la guerre, elle s’épanouit dans les ateliers de Montparnasse, se forme à la sculpture, au verre et fréquente Maurice Denis, qui reconnaît rapidement son talent.
Malgré les promesses parisiennes, elle choisit de revenir en Bretagne et, dès 1921, enseigne à l’École des beaux-arts de Rennes.
En à peine dix années d’une carrière fulgurante, elle s’illustre dans la peinture, la céramique, le textile, le vitrail, le mobilier et la gravure.
Une créatrice visionnaire
Animée par le désir de libérer l’art breton du folklore et de dynamiser les artisanats locaux, elle cofonde en 1923 le groupe Ar Seiz Breur (« les sept frères »), inspiré de l’Arts & Crafts britannique.
Le collectif, bientôt riche d’une cinquantaine de membres, impulse un renouveau esthétique et signe notamment le pavillon breton de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925.
L’exposition de la galerie des Orfèvres replace Jeanne Malivel dans le contexte des années 1920, quand l’Art déco s’impose en Europe.
Ses bois gravés, dont la célèbre Histoire de notre Bretagne (1922), déploient un univers de héros et de paysages celto-bretons, revisités avec une énergie nouvelle.

Le mobilier à découvrir. ©Transmis au Courrier Indépendant
Aux côtés de ces gravures, sont exposées aquarelles, textiles, mobiliers et arts décoratifs, révélant une créatrice visionnaire, dont l’intuition ancre l’œuvre dans la modernité.
Ouverte aussi le 1er novembre
L’exposition, qui devait se tenir du 14 au 31 octobre 2025, est prolongée jusqu’au 8 novembre. Elle sera exceptionnellement ouverte le 1er novembre 2025 afin de permettre au public de venir nombreux découvrir l’œuvre de Jeanne Malivel.
En 2026, pour le centenaire du décès de Jeanne, différents événements sont prévus sur les deux sites de La Route du Lin, à La Maison des Toiles de Saint-Thélo et à L’Atelier Musée du tissage d’Uzel, de Pâques à la Toussaint.
La Médiathèque de Loudéac accueillera aussi deux expositions.
Exposition « Jeanne Malivel (1895-1926), Résolument bretonne et moderne », jusqu’au 8 novembre 2025Galerie des Orfèvres, 23, Place Dauphine, Paris 1er (Métro 7, Pont-Neuf). Entrée libre du mardi au samedi de 11 h à 18 h.Association Jeanne Malivel – secrétaire générale Isabelle Chevalier. Contact : [email protected] ; 06 20 55 63 72.
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