Après la visite d’un navire de guerre américain à Trinité-et-Tobago, Caracas a également dénoncé une «provocation militaire» pour «provoquer une guerre dans les Caraïbes».

Le Venezuela a estimé dimanche dans un communiqué que la visite du navire de guerre américain USS Gravely à Trinité-et-Tobago et les exercices militaires prévus dans le petit archipel caribéen sont «une provocation», tout en annonçant l’arrestation de mercenaires qu’il dit liés à la CIA. «Le Venezuela dénonce une provocation militaire de Trinité-et-Tobago en coordination avec la CIA pour provoquer une guerre dans les Caraïbes», selon le texte du gouvernement.

«La République bolivarienne du Venezuela dénonce devant la communauté internationale la dangereuse réalisation ’d’exercices militaires’ par le gouvernement de Trinité-et-Tobago entre le 26 et le 30 de ce mois, sous la coordination, le financement et le contrôle du Commandement Sud des États-Unis, une action qui constitue une provocation hostile contre le Venezuela et une grave menace pour la paix dans les Caraïbes», poursuit le texte.


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Caracas, qui annonce régulièrement avoir démantelé des complots réels ou imaginaires, assure avoir «capturé un groupe de mercenaires avec des informations directes de l’agence de renseignement américaine, la CIA, permettant de déterminer qu’une attaque sous faux drapeau est en cours depuis les eaux frontalières avec Trinité-et-Tobago, ou depuis le territoire même de Trinité-et-Tobago ou du Venezuela, visant à générer un affrontement militaire complet contre notre pays».

Opérations clandestines de la CIA

La venue de l’USS Gravely, ainsi qu’une unité de marines, pour des exercices avec l’armée trinidadienne, avait été annoncée jeudi alors que le président américain Donald Trump accentue sa pression sur son homologue vénézuélien Nicolás Maduro. Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolás Maduro. Le président Trump, qui a annoncé l’arrivée d’un porte-avions, a aussi reconnu la semaine dernière avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela.

Les États-Unis mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants. Jusque-là, dix ont été revendiquées. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres du gouvernement américain.

M. Maduro, qui réfute les accusations de trafic de drogue, a accusé vendredi les États-Unis d’«inventer une guerre éternelle: ils ont promis de ne plus jamais entrer en guerre et ils inventent une guerre que nous allons éviter». Il assure que les États-Unis cherchent à le renverser pour s’emparer des réserves de pétrole du Venezuela. La première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de Donald Trump, et a adopté, dès son accession au pouvoir en mai 2025, un discours virulent contre le pouvoir vénézuélien ainsi que contre l’immigration et la criminalité vénézuélienne dans son pays.