« À l’attention du GREFFE », écrit Tony* le 17 février 2025 depuis la prison de Luynes. S’il a toujours l’écriture d’un enfant, ce jeune homme aujourd’hui majeur est soupçonné d’avoir donné la mort alors qu’il n’avait encore que 15 ans. C’était le 10 septembre 2023, résidence Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille, lorsqu’un tir de kalachnikov avait traversé le mur d’un appartement et tué une jeune femme appelée Socayna. Le nom et le visage de l’étudiante de 24 ans hantent encore les policiers de la PJ, qui après cinq mois d’enquête, avaient mis la main sur le principal suspect, Tony*, un ado au profil de caïd qui faisait régner la terreur dans une cité voisine.

Une valse de robes à point nommé

L’âge exceptionnellement jeune du mis en cause avait d’emblée causé du souci aux magistrats, lancés dans une course contre la montre pour boucler l’instruction en moins d’un an — la durée maximale de détention provisoire pour un mineur de moins de 16 ans à compter de sa mise en examen — même pour un assassinat.

Toujours incarcéré, mais désormais renvoyé devant le tribunal pour enfants (TPE), Tony multiplie les recours. Ainsi, le 18 février 2025, son conseil a fait appel de l’ordonn…