À cinq mois des élections municipales, le Rassemblement national continue de faire l’objet d’une opposition vivace dans les grandes agglomérations de Loire-Atlantique. Un responsable local a également déposé plainte après avoir été menacé sur les réseaux sociaux.

Début de campagne difficile pour le Rassemblement national (RN), dans les bastions socialistes de la Loire-Atlantique. À Saint-Nazaire, la réunion de rentré du parti à la flamme a dû se tenir à huis clos, samedi 25 octobre, dans la maison de quartier de l’Immaculée – Beauregard, en raison du risque de perturbation du meeting. Une quarantaine de manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment, clamant – en casseroles – leur opposition aux «fachos» ainsi qu’au candidat RN des municipales nazairiennes, Julio Pichon. Des agents de sécurité ont dû intervenir en raison des tensions. La manifestation, encadrée par un dispositif policier, s’est finalement dispersée sans incident, en fin d’après-midi.

Sous pression dans l’espace public, le RN l’est aussi en ligne. Un responsable départemental du parti a annoncé déposer plainte après avoir fait l’objet de menaces sur les réseaux sociaux. «Comme beaucoup de citoyens, politisés ou non, je suis désormais la cible de menaces de mort liées à une prétendue proximité avec l’État d’Israël. Ces menaces ont augmenté ces dernières semaines dans leur fréquence et dans leur virulence», a témoigné, dans un communiqué diffusé samedi, Bryan Pecqueur, délégué adjoint du Rassemblement national en Loire-Atlantique, et directeur de campagne de Jean-Claude Hulot, le candidat mariniste à Nantes.


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«Un appel on ne peut plus clair au meurtre»

Le militant précise avoir notamment été visé par un tweet hostile d’un sympathisant de gauche, faisant écho à une publication de l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, datée du 20 octobre, qui vantait les exactions commises par le Hamas envers les groupes palestiniens ayant collaboré avec Israël. Une saillie qui a valu à l’élue LFI d’être accusée d’apologie du terrorisme. «Ça a le mérite d’un appel on ne peut plus clair au meurtre», poursuit Bryan Pecqueur.

Ils semaient la terreur dans les quartiers chics de Nantes : les coupables mineurs définitivement condamnés

À cinq mois des élections municipales des 15 et 22 mars 2026, le Rassemblement national entend poursuivre sa dynamique observée lors des scrutins européens et législatifs de 2024. Sans avoir remporté le moindre siège de Loire-Atlantique à l’Assemblée nationale, le parti à flamme a ainsi connu une forte progression des voix exprimées en sa faveur, en particulier dans le pays de Retz et à Châteaubriant.

Malgré cet enracinement en cours dans les campagnes, les deux grandes villes du département regimbent encore à la présence du parti nationaliste. À Nantes, le RN devra composer avec le nouveau champion des Républicains, Foulques Chombart de Lauwe, qui fait le pari d’une campagne décomplexée contre la gauche au pouvoir depuis 1989. La situation est également complexe à Saint-Nazaire, où le Parti socialiste a célébré, l’an passé, son siècle de pouvoir continu à la tête de la mairie. Une alliance de la droite et du centre espère défier cet exécutif décidément bien enraciné. Ils feront, eux aussi, sans le Rassemblement national – dont le score local aux européennes talonnait celui du PS.