LE POINT SUR LA SITUATION – Depuis ce lundi matin, de nombreuses liaisons sont supprimées vers le Sud-Est et des retards importants sont constatés. «Toutes les personnes impactées seront remboursées», a précisé le ministre des Transports.
Le trafic des trains à grande vitesse (TGV) est fortement perturbé dans le sud-est de la France depuis 6h ce lundi matin, après un «probable acte de vandalisme» au sud de la gare de Valence. De nombreuses liaisons ont été supprimées et des retards importants sont visibles. Mais la circulation devrait revenir à la normale un peu plus tôt que prévu, selon le ministre des Transports, Philippe Tabarot, qui s’est exprimé ce lundi en fin d’après-midi depuis le Centre national des opérations ferroviaires (CNOF). Le service sera «encore dégradé» jusqu’à 21h ce lundi, puis la circulation sera «à peu près normale», a précisé le membre du gouvernement. Le trafic sera ensuite «totalement normal» à partir de mardi matin. «Toutes les personnes impactées seront remboursées, c’est la moindre des choses», a également rassuré le ministre. Le Figaro fait le point sur cet incident.
Que s’est-il passé ?
«Dans la nuit du 26 au 27 octobre, aux environs de 4h du matin, la ligne à grande vitesse sud-est (LGV sud-est) a subi un incendie volontaire sur des câbles de signalisation et de communication au sud de Valence», a indiqué le ministère des Transports dans un communiqué.
Ce départ de feu a été découvert tôt ce lundi matin par des agents de SNCF Réseau. Au total, 16 câbles ont été endommagés, et doivent être remplacés «sur 25 mètres», a précisé la compagnie, notamment des câbles de fibre optique. Les attaquants ont visé des «chambres de tirage des câbles», a indiqué Frédéric Guichard, directeur des opérations Sud-Est SNCF Réseau, lors d’un point presse près du lieu du sabotage, soit des sortes de boîtes en béton où sont tirés les câbles de fibre optique pour être connectés au réseau.
Tout en reconnaissant la «vulnérabilité» du réseau ferré français – qui s’étend sur près de 28.000 kilomètres -, Philippe Tabarot a quant à lui félicité les équipes de SNCF Réseau pour leur intervention rapide, permettant la reprise partielle du trafic dès lundi soir. «Une centaine de millions d’euros sont investis chaque année» pour améliorer les systèmes de surveillance du réseau, a précisé le ministre.
Quelles conséquences sur le trafic ?
Depuis 6h ce lundi matin, de nombreuses annulations de trains et retards allant jusqu’à sept heures sont à déplorer sur la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Est. Le ministère des Transports a indiqué qu’«une centaine de TGV sont impactés» ce lundi par des suppressions totales, partielles ou des retards, «sur les trois opérateurs présents sur cette ligne à grande vitesse : SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe» et que ces «trois transporteurs communiquent à (leurs) clients le plan de transport adapté». Alors que la SNCF comme le ministère avaient dans un premier temps évoqué un retour à la normale mardi «dans la matinée», Philippe Tabarot a annoncé vers 17h que la circulation serait «à peu près normale à partir de 21h» ce lundi. Elle devrait redevenir «totalement normale» mardi matin.
De nombreux trains entre Paris et Marseille, Montpellier ou Nice ont été supprimés ce lundi ou détournés sur une ligne classique, elle-même perturbée par un train en panne. «Cela engendre donc un débit moindre et des retards», justifie Frédéric Guichard. En revanche, les perturbations ne concernent pas la ligne entre Paris et Lyon.
«Tous les TGV empruntent un autre itinéraire via la ligne classique afin d’éviter la zone de l’incident», précise encore la SNCF. Mais cette même ligne a elle aussi été l’objet d’un «vol de câble caténaire» dans la nuit de dimanche à lundi, et sa capacité est «très limitée», raison pour laquelle «seuls quelques trains seront détournés», a expliqué la SNCF à l’AFP, invitant les clients à «reporter leur voyage». Un incident supplémentaire s’est en effet ajouté lundi matin vers 6h30 aux environs de Bollène (Vaucluse), résultant d’un vol de câbles.
Dimanche, ce sont les lignes Sud-Ouest qui ont fortement été perturbées à cause d’une panne électrique. Au total, 9 trains ont été supprimés, dont deux TGV, et d’autres ont subi jusqu’à sept heures de retard. Il n’y a en revanche pas eu de «rupture de caténaire», a précisé ce lundi la SNCF à l’AFP.
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Où en est l’enquête ?
Dans un premier temps confiée à la brigade de recherche de Romans-sur-Isère, l’enquête est désormais entre les mains de la section de recherches de Grenoble, a indiqué la gendarmerie de la Drôme à l’AFP. «Les enquêtes de gendarmerie viennent de se terminer», a annoncé Frédéric Guichard lors de son point presse lundi après-midi.
Sans préciser l’origine du sabotage constaté ce lundi matin, Philippe Tabarot a de son côté rappelé les causes récurrentes de ce type d’actes, pointant du doigt «certains opposants à différents projets» ferroviaires qui s’en prennent aux lignes, mais aussi les «vols de câbles» qui surviennent «très régulièrement», notamment en raison de la flambée du prix du cuivre. Le ministre des Transports a également évoqué «des puissances extérieures à notre pays qui peuvent utiliser cette vulnérabilité».