Par
Lisa Rodrigues
Publié le
24 avr. 2025 à 16h16
Trois ans que les habitants du quartier de l’Arlequin, à Grenoble, n’avaient pas de boulangerie, après la fermeture de la dernière boutique. Mais depuis le 10 décembre 2024, les odeurs de viennoiseries et de pains embaument à nouveau la galerie de l’Arlequin, côté place du Marché.
Éric Allais-Vacavant y a ouvert sa boulangerie, La Mie de l’Arlequin. Et au regard des clients qui défilent dans le commerce en ce milieu de matinée d’avril, son commerce était attendu. « Je viens presque tous les jours pour acheter mon pain, sourit cette habituée. C’est pratique, c’est juste à côté. Sinon, il faut aller au Carrefour ! »
Trois ans d’attente pour l’ouverture
Éric Allais-Vacavant est fils de boulanger et lui-même dans le métier « depuis l’âge de 13 ans ».
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Après avoir été employé – et même ouvrier dans l’ancienne boulangerie de l’Arlequin –, puis responsable de boulangerie, il avait envie, à 56 ans, de se lancer à son compte.
Ce sont les unions de quartier qui sont venues me chercher quand la boulangerie a fermé. Je voulais absolument une boulangerie artisanale, où on fait tout sur place, et pas juste un dépôt de pain.
Éric Allais-Vacavant, boulanger du quartier de l’Arlequin à Grenoble
Il mûrit son projet pendant presque trois ans et reprend tout à zéro, avec un nouveau local, une nouvelle équipe et un nouveau logo, « un dessin que j’ai fait pendant mon apprentissage et que j’ai gardé ».
La boulangerie La Mie de l’Arlequin à Grenoble est ouverte depuis décembre 2024, après trois ans sans commerce du genre pour les quelque 12 000 familles du quartier. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)Des clients réguliers
En un peu plus de quatre mois d’ouverture, il s’est déjà fait une clientèle régulière. « C’est le premier commerce du quartier. On a entre 300 et 400 clients par jour, avec un panier moyen raisonnable », estime Éric Allais-Vacavant. Il essaye aussi de maintenir des prix abordables pour ses clients. « Les gens regardent leur budget aujourd’hui ! »
Mais le boulanger ne veut pas se reposer sur ses lauriers et veille au grain côté confection des produits. « On fait tout nous-mêmes : les pains spéciaux, les viennoiseries et même le pain bagnat ! Il faut faire de la qualité pour tenir une clientèle« , même quand on est la seule boulangerie du coin.
Des projets en attente
Éric Allais-Vacavant a bien des projets de développement, comme « faire du bio ou des salades » pour le midi, mais il reste prudent. « Il faut compter trois ans pour une boulangerie » pour être pleinement installée, souligne le boulanger.
Éric Allais-Vacavant espère pouvoir développer son offre de produits à l’avenir, mais reste prudent. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)
Ses charges restent lourdes, comme pour tous les artisans, même en faisant attention. « J’ai reçu ma facture d’électricité du mois dernier : j’en ai pour 1 800 euros ! » Côté recrutement, bien que son équipe soit complète, « c’est compliqué. Les gens demandent des gros salaires dès le début. »
Le boulanger de l’Arlequin espère tenir « au moins 10 ans » à la tête de son commerce. Si tout va bien, « mon gars en boulangerie devrait reprendre. J’aimerais que ça soit l’équipe qui reprenne derrière… »
De quoi permettre au quartier de garder sa boulangerie ouverte.
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