Une partie des éléments d’enquête réalisés ces derniers mois pour faire la lumière sur la mort de la jeune étudiante, tuée chez elle par balles alors qu’elle révisait dans sa chambre, se retrouve annulée en raison d’une erreur de procédure. Le procès sera retardé.
Il y a certaines erreurs qui se paient cher. La justice marseillaise en a visiblement commis une dans l’affaire Socayna, du nom de cette jeune étudiante tuée par balles alors qu’elle révisait dans sa chambre, chez elle, à Marseille, en septembre 2023. Comme l’a révélé La Provence, la chambre de l’instruction a convoqué en mars dernier le mauvais avocat de la défense lors de l’audience censée examiner l’appel de l’ordonnance de mise en accusation du principal suspect, un jeune garçon mineur à l’époque des faits.
Le suspect venait en effet de changer de conseil à l’époque et bénéficiait des services de l’avocat pénaliste au barreau de Paris Raphaël Chiche. Apprenant que cette audience se tiendrait sans qu’il en soit avisé, Me Chiche s’était quand même rendu sur place pour demander un renvoi, qui lui a été refusé. L’avocat a alors saisi la cour de cassation qui, dans un arrêt du 24 septembre dernier, a annulé les actes d’enquête réalisés depuis l’appel. «Nous avions pourtant alerté et donné à la chambre les moyens d’éviter cela», affirme Me Chiche.
Retard
«Ce qui s’est passé est un facteur regrettable de retard du procès que ma cliente attend, soupire Me Marc-André Ceccaldi, avocat de la mère de Socayna. Mais elle garde la détermination que le fond plutôt que la forme soit prochainement abordée dans ce dossier.» Le procès du mis en cause avait été envisagé un temps avant l’été, mais ne devrait finalement pas se tenir cette année. La défense a par ailleurs soulevé des requêtes en nullité dans cette procédure.
Socayna était une étudiante de 24 ans, victime collatérale du trafic de stupéfiants, tuée par une balle perdue qui avait traversé le contre-plaqué de bois situé en dessous de la fenêtre de sa chambre de la cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille. En état de mort cérébrale, elle avait été transférée à l’hôpital, où elle était finalement décédée deux jours plus tard. Le suspect avait été arrêté après cinq mois d’enquête.