Né à Saint-Chamond en 1925, Philibert Couzon incarne l’esprit de résistance. « Résistant à 17 ans, déporté à 19 », comme l’a rappelé Paul Michel, président de la section locale de la Légion d’honneur, « il s’était engagé totalement en combattant, diffusant, fabriquant et protégeant ».

Son action la plus notable fut sa participation au sabotage du laminoir des Aciéries, un acte de bravoure qui sauva Saint-Chamond du bombardement américain. Arrêté en mai 1944, il endura l’indicible. Il confiait se souvenir du moindre détail de sa longue captivité et de la « marche de la mort » : « C’était très dur, on mourait de faim, de froid, des coups, j’ai laissé mes copains là-bas. »

Sa survie et son retour à Saint-Chamond en 1945 sont le témoignage d’une résilience humaine exceptionnelle, saluée par ses distinctions de Chevalier puis d’Officier de la Légion d’honneur et plus récemment par la médaille de l’Assemblée Nationale.

Un héros de la ville aux valeurs inébranlables

Au nom de Saint-Chamond, le maire Axel Dugua, a souligné le lien indéfectible qu’entretenait Philibert Couzon avec sa ville : « Homme au grand cœur, d’une fidélité exemplaire à nos commémorations patriotiques, toujours présent pour honorer la mémoire de ses frères d’armes. »

En septembre dernier, lors de la 81e commémoration de la Libération de Saint-Chamond, il s’était vu remettre la médaille de la Ville, en témoignage de la reconnaissance et de l’admiration que lui portait Saint-Chamond.

« Passeur de mémoire infatigable, il a œuvré inlassablement pour transmettre son histoire aux jeunes. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. En perdant Philibert Couzon, Saint-Chamond perd un témoin majeur et un citoyen exemplaire pour sa communauté. Il restera une leçon de conscience et une inspiration pour les générations futures ».

À l’Ehpad, une leçon de bienveillance pour tous

Si son courage au combat était historique, ses qualités humaines étaient tout aussi remarquables. Il a conservé jusqu’au bout un humour contagieux et une joie de vivre communicative. À l’Ehpad La Renaudière, où il résidait depuis 2019, il était une source d’inspiration pour tous.

Charlène Micol, directrice de l’établissement, brosse un portrait élogieux : « Un mot le définissait parfaitement, la bienveillance. Toujours fidèle à sa routine, à ses encouragements sincères, Philibert Couzon incarnait la force tranquille. »

La dernière sentinelle s’est tue mais il restera un exemple de courage pour sa ville.