“On va se coucher sans savoir si on va être tué ou si on va se réveiller le lendemain matin”, confie une habitante de Kherson aux enquêteurs de l’ONU. Comme elle, des centaines de civils ukrainiens décrivent un quotidien rythmé par le bourdonnement des drones, qui traquent, ciblent et tuent parfois à coups de grenades larguées dans les jardins ou sur les trottoirs. Ces attaques aériennes, que les Ukrainiens surnomment “safaris de drones”, sont au cœur d’un rapport publié lundi 27 octobre par la commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine des Nations unies, qui a interrogé 226 personnes, “dont des victimes et des secouristes”, et analysé plus de 500 vidéos.
Selon ce document, consulté par The New York Times, ces frappes s’inscrivent dans un “schéma d’attaques intentionnelles” visant à instaurer “un climat de terreur permanent” et contraindre à l’exode les populations civiles. Kherson, Mykolaïv, Dnipropetrovsk : les régions du Sud sont devenues les principales cibles d’attaques.
Les ambulanciers ciblés
Le rapport mentionne plus de 200 morts et 2 000 blessés civils depuis l’été 2024, une estimation tirée des données des autorités locales et relayées par CNN. La majorité des victimes, selon le rapport, ont été attaquées alors qu’elles “passaient du temps dans leur