Alexandre Astier est devenu en vingt ans l’un
des créateurs les plus adulés. Ses fans, qui ne cessent de
vivre pour Kaamelott, sa création, en paraphrasant les
répliques cultes et autres expressions idiomatiques de la série,
vénèrent le démiurge.
Il faut dire que ça fait deux
décennies qu’il porte sur ses épaules Kaamelott, d’abord
en format court et, aujourd’hui, en saga cinématographique.
Kaamelott – Deuxième volet est actuellement en salles,
suite du premier opus sorti il y a quatre ans. Alexandre Astier est
du genre à causer facilement et à avoir son avis à peu près sur
tout. La preuve ? La politique-spectacle de Nicolas
Sarkozy.

Alexandre Astier : le créateur de Kaamelott a
plusieurs casquettes

Il n’est pas si déconnant de réduire Kaamelott à son
démiurge, Alexandre Astier. De fait, celui-ci chapeaute à peu près

tous les postes stratégiques d’une telle création
. Tour
à tour créateur, acteur, principal, forcément, réalisateur,
scénariste, et dialoguiste aussi, monteur, avec son frangin Simon,
producteur et même compositeur de la B.O.
. Ouf, un sacré
CV pour un artiste qui incarne un programme depuis vingt années
désormais.

Toutefois, dans le curriculum vitae d’Astier, il y a
comme une anomalie. Une parenthèse enchantée loin du royaume de
Logres et du succès titanesque de Kaamelott. David et
madame Hansen. Kezako ? Un drame à taille humaine
qu »il a réalisé en 2012 avec en vedette ni plus ni moins
qu’Isabelle Adjani.
Bon, d’accord, là aussi, Astier se
taille la part du lion à la réalisation, au scénario et en tant que
premier rôle ! On ne change pas, que voulez-vous.

Kaamelott, la série culte est devenue une saga
cinématographique

Finalement, Astier est rapidement revenu à ses premières amours.
Soit Kaamelott, forcément. Depuis le départ, ou
presque, l’auteur souhaitait conclure son œuvre sur grand
écran.
Avec une trilogie qui pète dans la plus pure
tradition des blockbusters ‘ricains et geeks : Star Wars,
l’originale, Le Seigneur des Anneaux, Retour vers le
futur, Indiana Jones. D’accord, on triche un peu pour
celui-ci. Ainsi, avec le temps, Astier a réussi son coup…

2021 : Kaamelott – Premier volet sort au ciné.
Les circonstances de sortie ne sont pas évidentes, nous
sommes en pleine pandémie mondiale, entre deux confinements, des
masques et quelques gestes barrières.
Et, surtout, la
série, elle, est terminée depuis… 2009 ! Mais les fans sont au
rendez-vous. Encore un peu de patience, quatre ans plus tard, les
mêmes découvrent la suite. Vivement fin 2026 pour voir la
fin de cette saga.

Alexandre Astier très franc concernant
l’ex-président Nicolas Sarkozy

Flashback : nous sommes en 2014. Alexandre
Astier, en compagnie de Louis Clichy, co-signe une
adaptation d’Astérix en long-métrage d’animation, Le
Domaine des dieux. Ainsi, loin de l’univers de
Kaamelott, à l’époque, même s’il travaille sur le premier
film dans l’ombre, l’acteur-réalisateur donne de sa personne en
tournée promo pour le petit Gaulois. 20 minutes
propose même à Astier de réagir à l’actualité chaude cette
année-là.

Curieusement, celui-ci se plie goulûment, et non sans
une certaine malice, à cet exercice demandé par le
quotidien.
Alexandre Astier rebondit ainsi sur la loi
Veil, le Pape ou encore, plus surprenant, mais en même temps très
kaamelottien, une pilule changeant l’odeur des pets en
chocolat. C’est Karadoc qui va être content…
Toutefois, on sent que celui qui a soutenu, de loin,
Dieudonné dans son combat pour la liberté
d’expression
, prend plaisir à ce jeu. Il décrypte ensuite la
scène politique française de l’époque, avec, en exergue, le couple
François Hollande et Julie Gayet.
Comme de juste. Ou encore la politique-people d’un Nicolas
Sarkozy de retour à ce moment-là.
“Bah, qu’il revienne
!”, lance Alexandre Astier avec une exaspération comique.
Avant d’ajouter : “Qu’il revienne ! Que l’autre s’en
aille, qu’il reste, qu’il reparte, je sais pas…
Je suis
pas persuadé qu’il y ait une vraie différence [entre Hollande
et Sarkozy, NDLR] en fait. J’en sais rien.” Ouais, c’est
pas faux, comme dirait Perceval.