Le président équatorien Daniel Noboa envisage l’installation d’une base sur l’île de Baltra pour renforcer la sécurité et lutter contre la criminalité maritime dans l’archipel.

Le président d’Équateur Daniel Noboa a évoqué mardi la possible installation d’une base militaire étrangère dans l’archipel des Galapagos, alors que les États-Unis renforcent leur offensive contre le trafic de drogue sur la côte Pacifique.

«Il faut bien clarifier la raison du choix de l’île de Baltra», où se situe l’aéroport qui permet d’accéder à l’archipel classé au Patrimoine mondial de l’humanité pour sa faune et sa flore uniques au monde, a déclaré Daniel Noboa, un des principaux alliés du président Donald Trump en Amérique du Sud. «Premièrement, la pêche illégale; deuxièmement, le trafic de drogue; troisièmement, le contrôle sur le trafic de carburants qui provient de là-bas», a-t-il dit lors d’une interview à une radio locale.


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«On parle de bases étrangères. Il peut donc y avoir une base de contrôle de la pêche illégale de plusieurs pays qui s’y trouvent. Il peut y avoir une autre base de contrôle des drogues, il peut y avoir une autre base pour la sécurité intérieure, car les Etats-Unis (…) souhaitent contrôler le problème loin de leurs frontières», a précisé Daniel Noboa. Selon lui, «cela va générer non seulement de la sécurité mais aussi des avantages pour la population des Galapagos», stratégiquement situées dans le Pacifique, à 1.000 kilomètres des côtes équatoriennes.

De nouvelles frappes américaines

Les États-Unis mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes, mais également dans le Pacifique, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants qualifiés de «terroristes». Mardi, le ministre de la Défense Pete Hegseth a annoncé que trois nouvelles frappes ont été menées contre quatre embarcations de narcotrafiquants présumés dans le Pacifique est, tuant quatorze personnes.

Ces nouvelles opérations portent à quatorze le nombre d’embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants détruites par des frappes américaines, tuant au moins 57 personnes. Leur légalité est largement mise en doute par les experts. Les Équatoriens sont appelés par référendum le 16 novembre à décider s’ils autorisent l’installation de bases militaires dans le pays, interdites selon la Constitution depuis 2008. Le gouvernement avait évoqué certains lieux sur la côte Pacifique où ces bases pourraient être installées, parmi lesquels les Galápagos et leur écosystème fragile.

Une base militaire «n’est pas destinée à affecter les Galápagos mais à les protéger», a affirmé Daniel Noboa. L’île de Baltra a été une base militaire américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur la côte pacifique de l’Équateur, la station balnéaire de Salinas ou le port de Manta, où les États-Unis ont possédé jusqu’en 2009 une base militaire, sont parmi les autres endroits mis à l’étude, selon Daniel Noboa.