Publié le
29 oct. 2025 à 8h16
Dans quelques heures, Arthur Rinderknech croisera le regard de son cousin, Valentin Vacherot, de l’autre côté du filet. Une resucée affriolante de la finale du Masters 1000 de Shanghai (Chine), brillamment remportée par le cadet monégasque. Quelques semaines après cette réalisation hors du temps, l’environnement ne sera pas le même, ce mercredi 29 octobre 2025. Paris La Défense Arena, nouvelle terre consacrée du Rolex Paris Masters, devrait davantage remuer que les applaudissements maîtrisés du public chinois. Le Français de 30 ans, auteur de sa meilleure saison, s’essaiera au registre de la convocation d’énergie sur un territoire qu’il connaît. Depuis quelques années, les Hauts-de-Seine représentent son refuge hivernal durant les rencontres d’Interclubs, loin du faste de certains tournois auxquels il participe. Au Tennis Club de Boulogne-Billancourt, on retrousse les manches et on joue sans artifice devant un public de connaisseurs, parfois engoncés dans leur parka un dimanche matin. Ces atmosphères de club, Arthur Rinderknech les a connus très jeune dans la région francilienne, en particulier à Saint-Mandé (Val-de-Marne).
« Il pouvait jouer des heures d’affilée »
Au Lawn Tennis de Saint-Mandé, certains se remémorent de sa bouille. C’est le cas d’Olivier Hugon. Associé au père d’Arthur Rinderknech, Pascal Rinderknech, cet enseignant qui dispense des courts au club, a vu le garçon grandir à la fin des années 1990 et au début des années 2000. « Il a grandi ici. Il venait tous les mercredis avec son père. C’était un gamin très agréable et très sérieux qui adorait déjà le tennis. Il pouvait jouer des heures d’affilée », explique-t-il par téléphone, joint par actu Paris.
Le site, composé de quatre courts en terre battue extérieure et trois courts en intérieur, a en effet accueilli les premières joutes d’Arthur Rinderknech. Olivier Hugon se souvient d’un « grand garçon par la taille », qui suivait son père « comme son ombre ». Dans le Val-de-Marne, le natif de Gassin (Var) a évolué quelques années, avant de partir à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) après le « divorce de ses parents », explique le professeur de tennis. Le club yvelinois l’a particulièrement marqué, comme il l’avait déclaré à la Fédération française de tennis en novembre 2022.
Olivier Hugon le confesse sans ambages. « La collaboration avec son père ne s’est très pas bien terminée. Je n’ai plus vu Arthur après ses 11 ans ». Pourtant, aujourd’hui, il continue d’échanger avec le géniteur. « C’est surtout à Saint-Germain qu’il s’est développé, quand il est parti avec sa mère Virginie Paquet ». Car le tennis coule dans les veines familiales.
Un titre de champion de France avec Boulogne-Billancourt en 2023
Dans les années 1980, sa mère s’est approchée du top 100 du circuit WTA et son père a évolué à un haut niveau régional. Pas étonnant, dans ce contexte, que la deuxième génération, dont fait partie Arthur Rinderknech, ait été épris de la balle jaune. L’entourage de ce dernier se compose notamment de Chloé Paquet, sa cousine éloignée qui a déjà figuré à la 96e place du classement mondial.
Ce bouillonnement a servi au jeune tennisman, qui s’est éloigné de la France à l’obtention de son bac. Direction les États-Unis, à l’université du Texas, avec l’aval de ses parents.
« Ils (ses parents) sont très présents autour de lui. C’est une grande force »
Olivier Hugon
Enseignant au Lawn Tennis de Saint-Mandé
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Outre-Atlantique, le jeune homme a consolidé son goût pour les batailles collectives et l’abnégation, comme il le racontait dans un documentaire diffusé sur L’Équipe explore. Une appétence mise à contribution au TCBB, qu’il a rejoint à son retour en France. Joueur majeur de l’équipe 1, Arthur Rinderknech a joué un rôle majeur dans le premier titre de champion de France séniors en 2023.
Dans un sport souvent réduit à la solitude et confiné à l’individualisme, le tennisman s’est aussi distingué en équipe de France de Coupe Davis, avec plusieurs sélections convaincantes, à l’image de celle de septembre dernier en Croatie. Dans quelques semaines, il fera partie des tricolores engagés au Final 8 de la plus prestigieuse des compétitions collectives.
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