Il y a deux ans sortait aux éditions Syllepse, le livre de François Préneau, Henri le Dem et Robert Hirsch, Résistance antinazie, ouvrière et internationale ; de Nantes à Brest, les trotskistes dans la guerre. Un ouvrage original sur la Seconde guerre mondiale, puisqu’il traitait en profondeur d’un pan plutôt méconnu de cette période, celle de la résistance de quelques militants trotskistes nantais et de la région brestoise, qui se sont démenés contre l’occupant nazi tout en restant fidèle à leur combat contre le capitalisme.

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Enfermés au camp de Buchenwald en 1943

Des ouvriers politisés comme Georges et Henri Berthomé, Constant boucault, ou Robert Cruau, farouchement restés internationalistes dans une période nationaliste. Jusqu’à chercher à sympathiser avec des soldats allemands au nom d’une appartenance commune à la classe des travailleurs, par-delà les frontières.

Des militants déçus par le communisme stalinien et ses procès expéditifs de Moscou (1936/38) jusqu’à adhérer à une quatrième internationale (fondée en 1938 par Léon Trotski), qui voulait une lutte non pas dirigée contre le peuple allemand mais pour débarrasser l’Allemagne de ses capitalistes et de leur État fasciste. 

La main de fer du nazisme, soutenue par le régime de Vichy, finira par casser leur espoir, malgré une première réussite, la création d’un groupe clandestin composé de quelques militaires allemands et de ces jeunes français, intitulé « Arbeiter und Soldat ».

En octobre 1943, leurs rêves sont cependant douchés. Les résistants se retrouvent enfermés à Buchenwald, dans l’un des pires camps de concentration. Accueillis par le sinistre commandant SS Hermann Pister, leurs jours étaient comptés.

Pour leur rendre hommage, François Préneau s’est rendu à Buchenwald, le 11 octobre 2025 pour une commémoration organisée par l’association franco-allemande Les amis d’Arbeiter und Soldat, dont il est l’actuel président.  Un lourd silence s’est fait quand les portraits de quatre de ces révolutionnaires internationalistes ont été soulevés par des camarades allemands et français, dans l’enceinte du mémorial de Buchenwald. 

Un colloque organisé à Weimar, la ville distante de 8 km du camp, a ensuite réuni plusieurs spécialistes, dont Claudius Naumann, membre de l’association. Citant les noms des résistants actifs entre Nantes et Brest qui se sont retrouvés victimes de la violence nazie comme Georges Berhomé, déclaré mort en avril 1945, ou Constant Boucault, également déclaré mort en février 1945.

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