Peu de cinéastes peuvent se targuer d’avoir développé un style aussi raffiné que celui de Lucile Hadzihalilovic. Après vingt ans de confidentialité «culte» cantonnée aux festivals, peut-être serait-il temps pour un plus large public de découvrir cette cinéaste française au patronyme bosniaque? Les distributeurs étant peut-être refroidis par le petit millier d’entrées engrangées par son chef-d’œuvre inaugural, Innocence (2004, déjà avec Marion Cotillard), on peut néanmoins heureusement découvrir son quatrième long métrage en importation directe aux Cinémas du Grütli, à Genève, et au Cinématographe, à Lausanne.

Un écrin approprié pour cette splendide Tour de glace qui diffracte La Reine des neiges, conte de Hans Christian Andersen, à travers une étonnante mise en abyme. Le film a été distingué pour sa «contribution artistique exceptionnelle» à la Berlinale, avant de triompher au dernier NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival).