Publié le
29 oct. 2025 à 18h19
En 2020, il s’était rangé derrière le candidat macroniste, Benjamin Griveaux. Cette fois-ci, la Macronie monte à bord de son navire. Signe d’une crise existentielle du bloc central, répudiation de la candidature de Rachida Dati, embourbée dans les affaires judiciaires, ou réelle croyance dans ses chances de réussite, Pierre-Yves Bournazel n’en a cure. Pour la première fois en trois tentatives, le conseiller du 18e arrondissement de Paris, cadre du parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, va jouer un rôle majeur aux prochaines élections municipales, qui se dérouleront les 15 et 22 mars 2026. L’onction donnée par Renaissance, mardi 28 octobre 2025, ouvre une fenêtre par laquelle il n’avait jamais pu s’engouffrer jusqu’à présent. À 48 ans, cet ancien député Les Républicains (LR), qui a déjà travaillé avec Rachida Dati, se revendiquait en juin dans actu Paris être un « homme de progrès », loin du « buzz » et « des attaques personnelles » formulées, selon lui, par la ministre de la Justice et maire du 7e arrondissement investie par LR.
Une image d’élu consensuel
Si dans Le Parisien, le député de Paris Sylvain Maillard a fait savoir qu’il quittait la direction de la Fédération parisienne de Renaissance pour soutenir Rachida Dati, la majorité des élus parisiens appuient le choix de Gabriel Attal, le patron du parti. « Il faut de la bienveillance, car je sens monter une agressivité latente dans la population. Pierre-Yves Bournazel rassemble plus qu’il ne clive », explique à actu Paris Florence de Massol, conseillère Renaissance du 20e arrondissement.
L’ancienne première adjointe à la maire du 20e arrondissement, a cosigné, mardi 28 octobre, une tribune dans L’Opinion, aux côtés d’une quarantaine de membres du comité politique de Renaissance, appelant à soutenir Pierre-Yves Bournazel. « C’est un homme qui correspond davantage à mes valeurs et à mes idées. Il était assez novateur sur les questions environnementales, ce qui est agréable pour moi qui suis très engagée à ce sujet », martèle-t-elle.
Pour ceux qui le côtoient depuis le lancement de sa campagne, le candidat est « un homme du terrain », qui « connaît parfaitement Paris ». Ces mots sont utilisés par Bertil Fort. Cet entrepreneur, conseiller du 10e arrondissement de Paris, et délégué Horizons, est aussi président de l’association « Tous inDIXspensables », qui œuvre pour les services de Pierre-Yves Bournazel.
« Il incarne le rassemblement, il est ouvert, et fait preuve de consensus »
Bertil Fort
Délégué Horizons du 10e arrondissement de Paris
Austérité et « progrès »
Cette quête de l’équilibre et de la modération s’articule à un programme de droite libérale sur le plan économique et plus progressiste sur les questions sociétales, notamment sur les droits des personnes LGBT.
« Il a le souci du dépassement et de l’apaisement, un peu comme un anti Rachida Dati, qui représente une certaine animosité et cherche à cristalliser les débats », juge David Ouzilou, responsable du comité Renaissance du 12e arrondissement et ancien candidat aux élections législatives. « Sur l’écologie, les transports et d’autres thématiques, je ne peux que souscrire à son projet », concède-t-il.
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Très critique envers l’exécutif, il entend s’attaquer à la dette de la Ville en mettant en place un plan d’austérité d’un milliard d’euros d’économies lors de la prochaine mandature s’il était élu. Pour ce faire, il souhaite supprimer plus de 2000 postes de fonctionnaires et de hauts fonctionnaires de la « technostructure » et remettre « les agents de proximité sur le terrain ».

Pierre-Yves Bournazel et Edouard Philippe, le patron du parti Horizons, au meeting du Trianon dans le 18e arrondissement. (©AG/ actu Paris)Un déficit de notoriété
Cette mesure s’adosse aux consultations menées par ses hommes de terrain, comme Bertil Fort. « Il y a une nécessaire amélioration des services publics de proximité. Les citoyens veulent aussi un meilleur aménagement de leur territoire, avec moins de travaux, et aussi une envie d’être associés à la démocratie locale », martèle-t-il.
Difficile de trouver des contempteurs de Pierre-Yves Bournazel. Pourtant, son visage reste peu identifié des Parisiens, contrairement à Rachida Dati, pensent certains qui ont opté pour cette dernière.
« Il est relativement inconnu. Et sa voie est molle. De notre côté, nous voulions nous associer à une personne qui soit vraiment capable de représenter l’alternance à Anne Hidalgo et la gauche. C’est Rachida Dati »
Amaury Hoymans
Ex-membre du bureau Renaissance Paris et délégué de la 3e circonscription
Ce cadre de la Macronie parisienne a ainsi fait le choix, comme Sylvain Maillard, de se mettre en retrait de ses fonctions. Désormais engagé auprès de Rachida Dati, il estime que les sujets prioritaires se concentreront autour de la « sécurité ». « Il faudra utiliser l’intelligence artificielle (IA) et augmenter les services de la police municipale pour lutter contre la délinquance », fait-il savoir. Il reste encore cinq mois pour peaufiner les programmes et affiner les stratégies.
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