Communiste depuis toujours, ou presque, l’ancienne ville ouvrière devenue banlieue gangrénée par la délinquance, l’islamisme et le chômage, se retrouve au milieu du gué.
De plus en plus de voix s’élèvent contre Michèle Picard et son système maintes fois dénoncé dans ses colonnes. Les Vénissians feront-ils le choix de l’extrême-gauche du député LFI Idir Boumertit, ou de l’extrême-droite portée par Quentin Taïeb ?
Ce dernier, candidat de l’UDR d’Éric Ciotti, mise d’abord sur « la fin d’un système ». « Michèle Picard ne tient plus ses adhérents historiques, qui ont préféré aller voter pour la France insoumise aux européennes. Le RN a fait un score plus que correct à Vénissieux », poursuit le jeune candidat qui « pense que les gens en ont marre de Picard ». Mais pour exister sur ce créneau restreint, Quentin Taïeb a besoin de place à droite.
Dans son viseur, Pascal Dureau, qui traîne comme un boulet le fait d’avoir ouvert ses listes par le passé à Mounir Grami, qui fut soutenu par le Parti anti-sioniste (PAS). D’où sa main tendue aux Républicains pour le soutenir lui, plutôt que Dureau : « Je ne m’en cache pas, je viens de LR. Avec certains d’entre eux, je partage 90 % de mes convictions. Il y aura des élus ou des anciens élus LR du conseil municipal de Vénissieux sur mes listes ».
Mais pour quel projet ? « Aujourd’hui, il n’y a plus de politique de jeunesse à Vénissieux, il n’y a plus de MJC. Et je veux surtout un retour à l’ordre par une politique de sécurité. On voit que la police municipale fait souvent grève. Nous, aujourd’hui, on veut être la liste de la sécurité à Vénissieux, pour qu’on puisse sortir à n’importe quelle heure ».
Concrètement, Quentin Taïeb imagine armer la police municipale vénissiane. Et embaucher une quarantaine d’agents. « Il faut un vrai CSU qui ne sert pas seulement à verbaliser, à sanctionner les voitures mal garées, les choses comme ça, mais vraiment à instaurer un ordre et de la sécurité dans la ville de Vénissieux. Il y a aujourd’hui 180 caméras de surveillance sur la commune. Moi, je souhaiterais passer à 400. »
La campagne de terrain débute maintenant, avec les risques que cela engendre. Mais sans cela, l’abstention sera forcément élevée. Et ça, ça ne sert pas son souhait d’atteindre le second tour, idéalement face à Idir Boumertit (LFI).