Ce vendredi, dans notre magazine mensuel disponible en kiosques, LyonMag publie des sondages réalisés par Opinion Way en partenariat avec Radio Espace.
Municipales 2026 à Lyon : qui pourra stopper Jean-Michel Aulas ?

C’est le sondage de la confirmation. Opinion Way dévoile avec LyonMag une nouvelle lecture inquiétante pour la majorité écologiste de Grégory Doucet. Avec seulement 24% d’intentions de vote, le maire sortant, pourtant renforcé par les soutiens du Parti socialiste, de Place publique et des communistes, est aux fraises. Pire que tout, il fait à peine mieux que dans les sondages de 2019-2020, et moins bien qu’au premier tour des dernières municipales (28,46%, ndlr). Alors même qu’il ne portait alors que la seule étiquette EELV !
A contrario, Jean-Michel Aulas est sur un petit nuage. Son excellent score annoncé par l’enquête Verian en octobre est ici confirmé : 47% d’intentions de vote, à deux doigts d’une victoire éclatante dès le premier tour. L’ancien président de l’OL se paye même le luxe d’afficher un score plus important que ceux de 2020, cumulés, de tous les partis qui le soutiennent (Etienne Blanc, Yann Cucherat et Denis Broliquier, la droite et le bloc central, atteignaient à eux trois 36,08% au premier tour, ndlr). C’est dire si les indécis et une petite partie de la gauche semblent jeter leur dévolu sur Jean-Michel Aulas.
Dans le détail, ce sont évidemment les hommes qui plébiscitent le plus sa candidature (56%), une donnée probablement liée au sportif. Par contre, les 18-24 ans le boudent encore fortement (16%), préférant largement renouveler le mandat de Grégory Doucet (37%).
Impact de la réforme PLM
Avec la réforme de la loi PLM, les partis des deux extrêmes feront une entrée fracassante au conseil municipal de Lyon. La France Insoumise, testée avec la députée Anaïs Belouassa-Cherifi, obtiendrait 10% des voix, suivie par Alexandre Dupalais, le candidat UDR soutenu par le RN (8%).
La première espérait concurrencer davantage Grégory Doucet, c’est raté – mais attention, elle n’est pas encore en campagne et la venue obligatoire de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne, peut l’aider à mobiliser davantage. Quoique… Les électeurs du Nouveau Front Populaire lors des législatives 2024 préfèrent donner leur voix à Doucet (46%) qu’à Anaïs Belouassa-Cherifi (27%) et ceux qui ont voté Mélenchon à la présidentielle 2022 misent davantage sur le maire (40%) que sur la parlementaire insoumise (32%)…
Le second aurait aimé profiter de l’absence d’un candidat traditionnel de la droite pour faire oublier que Lyon est historiquement réfractaire au vote FN-RN. Alexandre Dupalais se contentera visiblement de pouvoir constituer un groupe inédit par sa taille au conseil municipal.
L’une des « gagnantes » de ce sondage, c’est Nathalie Perrin-Gilbert. Testée à 7%, pas loin de LFI, l’ancienne maire du 1er arrondissement apparaît comme la tête de gondole d’une gauche classique dite modérée. Il n’y a en tout cas plus aucun débat possible avec Georges Képénékian, puisque l’ancien édile lyonnais n’obtiendrait que 3% d’intentions de vote. S’il doit y avoir une alliance entre les deux, elle devra se faire derrière NPG, qui cartonne chez les 18-24 ans (30%).
Quant aux 5% d’indécis préférant ne pas se prononcer dans ce sondage, on se demande bien ce qui leur manque pour faire leur choix, alors que l’offre et la demande semblent enfin se compléter à merveille entre Rhône et Saône.
Métropolitaines 2026 : Bruno Bernard en danger

Bruno Bernard a eu tort s’il a pensé qu’il était à l’abri des critiques grâce à la surexposition de Grégory Doucet. Les 27% d’intentions de vote de notre sondage Opinion Way sont là pour lui rappeler. Certes, le président de la Métropole n’a jamais été aussi haut, que ce soit dans nos enquêtes de 2019-2020, qu’au premier tour de la métropolitaine 2020 (22,62%). Mais comme Grégory Doucet, il jouit désormais d’une union de la gauche avec l’appui des socialistes et des communistes, qui espèrent lui apporter sur un plateau les voix importantes de Villeurbanne, Vaulx-en-Velin et Vénissieux. Sans oublier le soutien public de David Kimelfeld, l’ancien patron de la Métropole qui avait récolté 15,75% des voix en 2020.
Et surtout, Bruno Bernard n’est pas en tête. Embêtant pour un sortant. C’est Véronique Sarselli, candidate LR et maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, qui occupe cette place dans le sondage. Avec 36% d’intentions de vote, elle se fait le relais de la colère distillée par les maires sur leurs territoires. Un score intéressant, surtout qu’elle n’est pas testée avec le soutien du socle macroniste, qu’elle n’a pas encore obtenu.
Une part importante d’indécis
Mais elle n’est pas la seule à revendiquer de porter l’étendard des anti-écologistes. Avec 20% d’intentions de vote, Andréa Kotarac – le sondage a été réalisé avant l’annonce de la candidature de la députée Tiffany Joncour – profite de l’étiquette RN pour faire le plein de voix et de confiance. Il faut dire que ses 7,67 % de voix au premier tour en 2020, l’avaient logiquement exclu du conseil métropolitain. Preuve que le RN, déjà fort de ses deux députés gagnés l’an dernier dans le Rhône, trouve un écho de plus en plus fort dans certaines communes, notamment dans l’Est lyonnais.
A contrario, la sensation insoumise annoncée, y compris dans ces colonnes, échoue là encore dans sa quête de bander les muscles jusqu’à en faire défaillir de jalousie ses partenaires de gauche. Testé comme candidat LFI, le député vénissian Idir Boumertit obtient 15 % d’intentions de vote. C’est honorable, mais trop insuffisant pour jouer le rôle d’arbitre au second, voire au troisième tour.
Enfin, Olivier Minoux fera, comme en 2020, de la figuration avec Lutte Ouvrière (2 %). C’est peut-être lié au fait que les habitants de l’agglomération peinent encore à connaître le rôle de la Métropole de Lyon, mais 16% des sondés n’expriment pas encore d’intention de vote. Ce qui est énorme, et qui peut être lié à l’absence de Renaissance, Horizons et le MoDem, tous proches de soutenir Véronique Sarselli. Qui arrivera à convaincre ce réservoir de voix de se déplacer le 15 mars ?
Plus de détails, de chiffres et le taux de satisfaction des Grands Lyonnais quant à l’action de Bruno Bernard à la tête de la Métropole de Lyon à retrouver dès ce vendredi dans notre magazine mensuel.