Le 26 août dernier, à 17h30, Morgane, 13 ans, rentrait chez elle, à Sainte-Hélène-sur-Isère, en Savoie, sur sa trottinette électrique. « Comme à son habitude, elle circulait sur le côté droit de la chaussée. Alors qu’elle n’était pas très loin de la maison, un véhicule est arrivé, très vite, sur cette zone limitée à 30 km/h. Le conducteur ne l’a pas vue et, au moment où elle a voulu tourner… C’était trop tard. Il l’a renversée », raconte, avec beaucoup d’émotions, sa mère, Cécilia.

Depuis ce jour, la jeune femme de 36 ans passe ses journées auprès de sa fille au CHU de Grenoble. « Quand je suis arrivée sur les lieux de l’accident, elle partait en hélicoptère, avec son pronostic vital engagé, précise-t-elle, encore sous le choc. Quatre heures après son arrivée à l’hôpital, les médecins m’ont juste annoncé  »soit elle se réveille, soit elle ne se réveille pas ». Elle est restée quatre jours dans le coma. Autant vous dire que, je n’ai pas dormi jusqu’à ce qu’elle se réveille. J’ai cru la perdre… »

Morgane veut « rentrer chez elle »

Morgane a eu les deux fémurs de cassés, une fracture ouverte sur le tibia gauche et un traumatisme crânien sévère. Aujourd’hui, elle récupère lentement. « Elle revient de très loin, reprend sa maman. Elle a récemment commencé la rééducation debout et retrouve petit à petit la mémoire immédiate. Avant, elle oubliait tout ce qu’on lui disait au bout de deux minutes. On passait des journées entières à lui répéter les mêmes choses. C’était compliqué niveau cognitif… »

Sortie du coma et désormais consciente de ce qu’il s’est passé, l’adolescente ne rêve que d’une chose : rentrer à la maison. « Elle en a marre. Son discours, c’est  »je veux retrouver ma vie d’avant, je veux ressortir comme avant ». Mais elle réalise vite les difficultés de l’extérieur », poursuit sa mère.

Pour l’instant, Morgane peut rentrer le week-end, mais reste en fauteuil. Sa chambre et la salle de bains étant à l’étage, elle ne peut pas encore y accéder. « C’est difficile pour elle, elle comprend que le chemin pour retrouver sa vie d’avant est encore long », souffle Cécilia.

Une cagnotte pour aider la famille

Si les progrès de la jeune victime sont réels, l’avenir reste flou. Dans les prochaines semaines, elle sera évaluée sur ses capacités d’apprentissage et de concentration pour envisager un retour à l’école. « Elle devait rentrer en 3e, au lycée professionnel, en section esthétique, détaille Cécilia. Mais aujourd’hui, on ne sait pas si elle pourra aller au bout de ce projet : c’est un métier qui demande de la précision et d’être souvent debout. »

Au-delà du combat médical, Cécilia affronte aussi des difficultés financières. Seule pour s’occuper de Morgane et de son autre fils, âgé de 17 ans, elle a dû cesser de travailler. Cécilia a alors lancé une cagnotte en ligne pour aider la famille à « couvrir les frais liés à la convalescence » de Morgane et à « préparer son retour à la maison dans les meilleures conditions possibles ».

« Ce n’est pas pour créer de la pitié, mais pour faire face, explique-t-elle. Certains me disent d’aller travailler, mais les assurances ne couvrent rien. Morgane n’est pas prise en charge parce qu’elle était sur un véhicule motorisé : seuls les dégâts matériels sont couverts. Et tant que l’enquête n’est pas clôturée, aucun sinistre ne peut être déclaré auprès de l’assurance du conducteur. Et l’enquête ne pourra être clôturée que lorsque Morgane sera auditionnable… »

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Cécilia conclut : « Je n’ai aucune hésitation là-dessus, si c’était à refaire, je resterai auprès de ma fille. Je ne veux juste pas qu’on se retrouve en difficulté le jour où elle rentrera définitivement à la maison. En attendant, chaque pas est une victoire, chaque soutien est puissant. Morgane a déjà traversé l’impensable, maintenant, on avance au jour le jour. »