Ce jeudi, 14 h précises. Un large rayon de lumière éclaire l’autel de l’église Saint-Thomas de Strasbourg, souvent surnommée “cathédrale du protestantisme de l’Alsace”. Le culte d’adieu ne débutera pas avant une bonne demi-heure, mais déjà, une foule compacte se presse à l’entrée, où Dominique, l’une des deux filles du défunt, salue les arrivants.
Tous arrivent déjà munis du fascicule de quatre pages édité pour l’occasion et distribué par les employés des pompes funèbres de Marlenheim. Un document des plus sobres : un simple portrait en couleur en couverture, et ces seuls mots : Daniel Hoeffel, 23 janvier 1929 -14 octobre 2025.
Représentants politiques, cultuels et institutionnels Décédé voici deux semaines , l’ancien ministre a été inhumé le matin même au sein du cimetière de Handschuheim, dans une stricte intimité familiale. Changement de “voilure” cet après-midi. Si l’heure est toujours au recueillement et à l’hommage, une large partie de l’Alsace politique, cultuelle et institutionnelle a tenu à répondre présent : le préfet de Région Jacques Witkowski se tient au premier rang, le préfet honoraire Cyrille Schott est présent aussi, de même que le vice-président de l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uépal), Pierre Magne de la Croix.
Côtés élus, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian voisine avec le président de la Collectivité européenne d’Alsace Frédéric Bierry, tandis que le maire de Colmar Éric Straumann est cerné par les parlementaires (le sénateur Marc Séné et son prédécesseur André Reichardt, les sénatrices Laurence Muller-Bronn et Elsa Schalck, les députés Patrick Hetzel, Françoise Buffet et Brigitte Klinkert) et les conseillers d’Alsace (Jean-Philippe Vetter, Jean-Philippe Maurer, Pascale Jurdan-Pfeiffer).
Un peu à l’écart, enfin, on note encore les présences de l’ancienne maire de Strasbourg et ancienne ministre Catherine Trautmann et du conseiller régional Justin Vogel.
« En trois points »
Pas question pour autant d’émailler ce “moment de reconnaissance et d’hommage” d’une quelconque prise de parole politique : le défunt en avait par avance rejeté l’éventualité. 14 h 30, les orgues s’ébrouent, pour offrir à l’assistance un extrait d’une transcription de la Messe en si de Jean-Sébastien Bach (compositeur révéré par Daniel Hoeffel) – puis le pasteur Jehan-Claude Hutchen, principal célébrant, prend la parole pour une première lecture, tirée de l’ancien Testament.
Deux autres vont suivre – tirées du nouveau testament, cette fois -, entrecoupées de chants, avant qu’on n’en vienne à la prédication, tout entière articulée autour du verset de la confirmation de Daniel Hoeffel : “Tout est possible à celui qui croit”. L’occasion de rappeler combien Daniel Hoeffel, régulier paroissien de Saint-Thomas, entretenait un ancien et constant questionnement spirituel.
Voici maintenant ses petits-enfants – tous adultes -, qui viennent évoquer quelques souvenirs de leur grand-père, mais attention, « en trois points ». Sourire dans l’assemblée… La célébration s’achève déjà, sur un dernier air cher au disparu, celui de Großer Gott wir loben dich , souvent appelé le “Te Deum alsacien”.