Par

Maxime Ponsot

Publié le

31 oct. 2025 à 6h02

Ceux qui ont plus de la vingtaine d’années se souviendront sûrement que, quand ils étaient petits, les plaques d’immatriculations des véhicules étaient de la même couleur que leurs feux, c’est-à-dire jaunes. Comme eux, elles ont, petit à petit, viré au blanc. Désormais hégémoniques sur nos routes, les plaques blanches en verront bientôt des moins sobres débarquer : des roses.
Ces plaques « nouvelle génération » verront le jour d’ici au premier trimestre de l’année 2026. Une innovation portée par 40 millions d’automobilistes, indique l’association dans un communiqué, afin de contourner « une faille, à l’origine d’erreurs administratives et de contraventions injustifiées » dans le système actuel des plaques.

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Les plaques d’immatriculations provisoires devraient être roses à partir de 2026. (© 40 millions d’automobilistes / visuel transmis à actu.fr)

Ceci dit, l’association n’est pas l’organe qui décide de la loi en France. Alors comment affirmer que la mesure entrera en vigueur ? « La proposition de nouvelles plaques a été transmise à la Commission européenne. Celle-ci a trois mois pour poser un véto. Il n’y aucun risque que ce soit le cas compte tenu du peu d’impact de cette réglementation au niveau européen, assure l’association, contactée par actu.fr. Les plaques devront donc bel et bien arriver sur nos routes d’ici au premier trimestre de 2026. » Une décision qui reste tout de même soumise à une décision de la Commission européenne.

Distinguer les plaques WW

Vous l’aurez peut-être remarqué : en France, certaines plaques d’immatriculation commencent par « WW ». En fait, celles-ci désignent un numéro provisoire. Elles permettent à un véhicule de circuler légalement sur le territoire national dans l’attente de l’obtention de sa carte grise et de son immatriculation définitive.

Il s’agit d’un titre transitoire, attribué par l’Agence nationale des Titres sécurisés (ANTS). Visuellement, la plaque se distingue par ses deux premières lettres WW, suivies d’une série de chiffres et de lettres, comme pour toute immatriculation.

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« Attribuées pour une durée de 4 à 6 mois, les plaques “WW” permettent aux véhicules neufs, importés ou d’essais de circuler légalement dans l’attente de leur carte grise définitive », explique l’association. Ainsi, en 2023, ce sont près de 460 000 véhicules qui ont roulé avec cette immatriculation provisoire en France.

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Réparer de petites injustices

Mais alors, quel est le souci avec les plaques actuelles ? L’association met le doigt sur le fait, d’une part, que ces immatriculations temporaires sont difficiles à distinguer des plaques définitives, et, d’autre part, qu’elles « peuvent rester en circulation bien après leur date de validité ». Sans indicateur, rien ne permet de savoir si elles sont encore en règle.

Autre problème et non des moindres : le nombre de combinaisons (de chiffres et de lettres) est limité. Et les numéros sont vite réutilisés, tous les 14 mois en moyenne. Ce qui veut dire que « si un automobiliste ne change pas ses plaques provisoires à la fin de la période légale, le même numéro pourra être réattribué plus tard à un autre véhicule ».

Résultat, de possibles injustices. Un usager de la route peut être pénalisé à la place d’un autre circulant illégalement. « Le nouveau titulaire risque donc de recevoir les amendes du précédent propriétaire. »

Simplifier les contrôles et mettre fin aux confusions

C’est pour ces raisons que 40 millions d’automobilistes propose un principe visuel simple : créer une plaque d’une couleur unique, « plus visible, plus identifiable ». Et inédite, puisqu’« encore jamais utilisée sur nos routes françaises ». Roses, donc. Un choix qui permettra de repérer « un véhicule en immatriculation provisoire, sans risque de confusion avec une plaque définitive ».

En plus de cela, une date de validité sera directement intégrée à la plaque. Information qui sera visible, pour « contrôler immédiatement la conformité du véhicule, mais aussi éviter les confusions liées à la réattribution des numéros WW ».

Si un automobiliste conserve sa plaque provisoire au-delà de la période légale et qu’un autre véhicule reçoit plus tard le même numéro, la date inscrite sur la plaque permet de distinguer clairement les deux situations.

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« Le nouveau titulaire n’a donc plus à craindre de recevoir les amendes destinées au précédent propriétaire », ajoute l’association. Pas sûr que la situation était si fréquente, mais cela aura au moins le mérite de remettre un peu de couleur sur les routes.

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