Le Mensuel : Les nouveaux quartiers sont réputés pour leur densité, incarnée notamment par les tours. Cette concentration de population génère, dans l’imaginaire collectif, des risques sur la sécurité. Fantasme ou réalité ?

Solène Gaudin : Comme vous dites, la grande hauteur est pétrie d’imaginaire. La densité urbaine est souvent incriminée lorsqu’elle est associée à des quartiers pauvres ou populaires. Ce n’est pas seulement une question de pauvreté, c’est une concentration de la pauvreté dont les tours sont l’emblème visible.

L’un des territoires les plus denses et hauts au monde, c’est Monaco ! Ces discours sur l’insécurité relèvent d’une construction politique et médiatique. Associer l’urbanisme et la sécurité, c’est un raccourci qui évite d’interroger les problématiques d’intégration sociale. Il faut déconstruire les assimilations trop faciles entre formes urbaines et délinquance.

Beauregard ne sera pas le Blosne de demain, comme l’affirment certains élus de l’opposition ?

Encore une fois, c’est un raccourci. Les mécanismes ne sont pas les mêmes. Si on prend la réalité du secteur dans le marché libre, Beauregard correspond à des exigences de mixité sociale. Certes, il y a des opérations de saisie de drogues à Beauregard, mais sans commune mesure avec Maurepas ou Villejean. Cela ne suffit pas à tirer des généralités d’évolution du quartier. Aucun indicateur n’indique que Beauregard est sur une pente déclinante. Le quartier souffre aussi de sa proximité administrative avec Villejean. Il y a un effet de représentation qui freine l’envolée des prix sur le secteur.