Ils se disent « atterrés » par cette décision. Dans un communiqué publié jeudi, les membres du Collectif du 5 novembre, né à la suite des effondrements des immeubles de la rue d’Aubagne en 2018 à Marseille, en appellent au plus haut niveau afin de solliciter une grâce présidentielle pour Réda M., l’une des victimes de la catastrophe.
Ce dernier, ressortissant tunisien sans-papiers, a été expulsé le week-end dernier après plusieurs semaines d’enfermement au centre de rétention administrative (CRA) du Canet. Il avait été interpellé à la suite d’un contrôle d’identité début septembre.
« Nous nous adressons aujourd’hui à M. le Président de la République, Emmanuel Macron, pour lui demander solennellement une grâce au vu de la situation exceptionnelle de Réda M., de l’importance du respect de toutes les victimes de la rue d’Aubagne en vue de la réparation morale de notre ville et au nom du simple devoir d’humanité », appuie le communiqué.
Partie civile au procès
Réda M. vivait au 65 rue d’Aubagne. Alors que huit de ses voisins sont morts, il ne doit sa survie à ses horaires de travail qui l’ont tenu hors de son domicile au moment du drame. Endeuillé par la perte de deux amis dans la catastrophe et choqué, « son état de santé s’était ensuite fortement dégradé, comme ce fût le cas pour beaucoup de victimes directes et indirectes, s’ajoutant ainsi au fait qu’il doit être soigné pour une hépatite B », précise le communiqué.
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En 2023, l’homme reçoit une condamnation pour un délit mineur, assortie d’une Interdiction de territoire français (ITF). Une décision « disproportionnée », dénonce le Collectif du 5 novembre, qui « l’empêchera désormais non seulement de se soigner mais également de faire valoir ses droits lors du futur procès en appel. »
Le 7 juillet dernier, dix condamnations, dont trois à de la prison ferme, six relaxes, et 358.000 euros d’amende au total ont été prononcés dans ce dossier devenu symbole du logement indigne. Le parquet a fait appel pour 15 des 16 prévenus et un nouveau procès doit avoir lieu du 2 novembre au 19 décembre 2026. Réda M., reconnue en tant que victime par le premier procès, devait y participer en tant que partie civile.
Retrouvez notre dossier consacré au drame de la rue d’Aubagne
« Alors que M. Cachard, propriétaire du logement où était hébergé Réda et condamné en première instance, dort tranquillement chez lui, nous ne pouvons imaginer que Réda M. n’ait pas enfin droit à un peu de tranquillité », fustigent-ils. Xavier Cachard, copropriétaire et avocat du syndic de copropriété a été condamnés lors du premier procès à quatre ans de prison dont deux fermes, à effectuer sous bracelet électronique.