Par
Clémence Pays
Publié le
1 nov. 2025 à 6h50
Il pleut sur Nantes, en ce mercredi après-midi 29 octobre. Le ciel et les rues sont gris. Place des Tonneliers, dans le quartier Saint-Joseph de Porterie, il faut se tourner vers Le Studio de Kex pour redonner des couleurs à cette journée monotone. Sur le trottoir, plantes vertes et fleurs habillent la devanture. À l’intérieur, la chienne Dolly accueille les clients avec une petite léchouille sur la main, signe qu’ils sont les bienvenus. Et Kex, propriétaire des lieux, lui emboîte le pas, sourire aux lèvres. Cela fait désormais quatre ans qu’il conseille les clients, trie sur le volet les fournisseurs et compose des bouquets à la demande. Une aventure qui a démarré sur un coup de tête. « Je ne voulais pas être à mon compte », se souvient le fleuriste.
6m2 de bonheur durant le confinement
Une fois sa double licence d’anglais et d’italien en poche, Kex part vivre à Sienne durant sept mois. De retour en France, il « ne savai [t] pas quoi faire ».
C’est finalement vers l’hôtellerie et la restauration qu’il se tourne, dans l’espoir de pouvoir mettre ses compétences linguistiques à profit. « Ça a été affreux ! » Face à une direction peu sensible au bien-être de ses employés, Kex se retrouve « détruit » psychologiquement.
Vient alors le premier confinement. « J’ai adoré personnellement », sourit le Nantais. Durant cette période d’isolement, il réfléchit et se recentre.
J’ai passé le confinement sur ma terrasse de 6m2 entouré de plantes et de fleurs. Je mettais des étagères pour ajouter encore plus de plantes.
Kex
Fleuriste à Nantes
Une petite révélation pour le jeune homme. « En août, j’ai démissionné et appelé une école. Ils m’ont dit que si je trouvais une alternance, ils me prendraient pour la rentrée de septembre. » Ni une ni deux, Kex trouve rapidement un professionnel auprès de qui se former et commence sa formation professionnelle d’un an.
Le choix des fournisseurs locaux
Alors qu’il s’imagine plutôt salarié que patron, le commerçant regarde par curiosité les disponibilités des cellules commerciales. « J’ai vu l’annonce pour ce local un mardi soir. Le samedi je le visitais et j’ai signé le compromis avant d’avoir mon diplôme ! »
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En l’espace de trois mois, Kex s’est finalement retrouvé à son compte « sur une intuition ». « Cela fait quatre ans que je ne veux pas être là, mais que j’adore ce que je fais », s’amuse celui qui n’échangerait pour rien au monde sa place.
Dolly accueille les clients du Studio de Kex. (©Clémence Pays/actu Nantes)
Seul aux commandes, le jeune homme a pu façonner sa boutique à son image. « Le vélo, les petites tables à droite à gauche, ce sont des objets chinés dans la famille », montre Kex. Du sol au plafond, il y a des plantes. « Il y a un esprit jungle et en même temps très carré. Comme dans ma tête : parfois c’est le bordel (sic), d’autre fois c’est bien organisé », analyse-t-il avec humour.
Quand on entre dans ma boutique, on entre dans ma tête.
Kex
Fleuriste à Nantes
Et côté produit, Kex s’attèle à trouver des fournisseurs de qualité. « Cela demande un certain temps de recherche », admet-il. Qu’importe, il préfère travailler avec « des fournisseurs locaux, des fermes florales et des producteurs français ».
Mariages, Toussaint, Noël…
En plus de conseiller les clients qui franchissent le seuil du Studio de Kex, en quête d’un bouquet à offrir ou d’une plante d’intérieur, le fleuriste propose également ses services pour des événements. « Tous les ans, j’ai de plus en plus de demandes pour les mariages. Un tiers de mon agenda est déjà rempli pour l’année prochaine », remarque Kex.
L’événementiel, c’est ce que je déteste le plus et ce que je préfère en même temps !
Kex
Fleuriste à Nantes
« C’est beaucoup de stress, d’aller-retour sur les devis, de gestion des commandes… Jusqu’au jour de l’installation, où on se lève à 5h. Et après, quand tout est installé, les mariés nous disent que c’est trop beau, alors on est trop contents ! »
Et ça, c’est « d’avril à octobre » pour la période la plus chargée. S’il est seul dans son magasin, Kex peut compter sur son mari pour l’épauler. « Antoine gère la compta, l’administratif. Le samedi, il vient m’aider sur les mariages, les livraisons. C’est l’homme de l’ombre », souligne avec tendresse le Nantais.
En plus des compositions qu’il crée en boutique, Kex répond aux commandes événementielles, comme les mariages. (©Clémence Pays/actu Nantes)
En hiver, l’activité ne retombe toutefois pas. À la Toussaint, ce sont les commandes de chrysanthèmes. Puis arrivent les fêtes de fin d’année : « C’est une grosse période. On fait les devantures des boutiques de Saint-Jo et à Nantes aussi. » Sans oublier, les idées de cadeaux à mettre en avant et les décorations, comme les centres de tables. « On se creuse la tête ! »
Coulisses et tutos sur les réseaux sociaux
En parallèle, dès ses débuts, Kex a partagé son aventure sur Instagram. « Je ne m’attendais à rien. Je me disais que c’était sympa pour la famille et les amis. » Il alimente son compte de manière aléatoire. « Et tout a explosé d’un seul coup. »
Il y a eu une semaine où ça a explosé. Je me couchais avec 2 000 abonnés, je me réveillais avec 4 000.
Kex
Fleuriste à Nantes
Jusqu’à dépasser la barre des 10 000 abonnés. Depuis, le fleuriste montre les coulisses du métier et de la boutique. « Je prends en compte les réflexions des clients, pour expliquer les choses. Ils adorent. » Tutos et conseils sont aussi partagés.
Visualiser le contenu sur Instagram
Le fleuriste s’est donc nommé « premier influenfleur de France ». « Je faisais un live et à un moment j’ai dit que j’étais un influenfleur. Ça a beaucoup fait rire et c’est resté. »
Cette notoriété sur les réseaux sociaux attire de nouveaux clients. « Il y a des personnes qui font 45 minutes de route pour venir. Ça me touche, je suis ému. Et je suis content, ils sont très bienveillants », conclut Kex.
Infos pratiques :
Le Studio de Kex, 5, place des Tonneliers, Nantes. Ouvert du mardi au dimanche.
Compte Instagram ici ; compte TikTok ici.
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