Qu’est ce qui a poussé Justin P. à attaquer ses camarades ? Le suspect de l’attaque au collège-lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes (Loire-Atlantique), a été interné en psychiatrie ce jeudi soir, selon les informations du Parisien. Sa garde à vue ayant été levée dans la soirée.
« Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours », a ensuite confirmé le procureur de la République de Nantes Antoine Leroy. L’adolescent a été hospitalisé sous contrainte en psychiatrie dans la soirée, toujours selon le magistrat.
Plus tôt dans la journée, une lycéenne a été tuée et trois autres blessés à coups de couteau par Justin P, pour une raison encore inconnue. L’adolescent a ensuite été maîtrisé par le corps enseignant et interpellé. Avant de passer à l’acte, l’élève de seconde avait adressé un mail à toutes les classes de seconde afin de partager son « manifeste », un texte de 13 pages dans lequel il appelle notamment à combattre « l’écocide globalisé » ainsi que « l’aliénation » provoquée par le système.
Un profil psychologique qui intrigue
Le profil du jeune garçon pose question. De source proche de l’enquête, le garçon aurait été convoqué récemment par la direction, pour des dessins griffonnés à la gloire du IIIe Reich. Inconnu au service de traitement des antécédents judiciaires (TAJ), mais aussi des services de police et de renseignement, l’adolescent aurait des tendances « suicidaires », selon nos informations. Lors de son interpellation, il aurait demandé à l’un des policiers de « lui tirer une balle dans la tête », a-t-on appris.
Après s’être rendue dans le lycée en fin d’après-midi aux côtés de son collègue de l’Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a indiqué qu’il n’y avait « pas de garantie » qu’un des trois jeunes blessés soit « totalement tiré d’affaire ». Selon Bruno Retailleau, qui s’est également rendu à Nantes, cette attaque mortelle n’est « pas un fait divers mais un fait de société », dénonçant « l’ensauvagement » de la société.
Emmanuel Macron a aussi réagi à ce drame. « J’adresse mes pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative dont la Nation partage le choc et la peine. Par leur intervention, des professeurs ont sans doute empêché d’autres drames. Leur courage force le respect », a écrit sur X le président de la République. François Bayrou a lui estimé que l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires était « une piste » pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles.