Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

1 nov. 2025 à 19h20

Sixième nuit d’occupation, ce samedi 1er novembre 2025 au soir des nombreuses personnes, dont des enfants mineurs sur le parvis Georges Frêche, devant l’hôtel de ville, dans le quartier de Port Marianne, à Montpellier. Depuis lundi 27 octobre 2025, sur la base d’une décision de justice, la police nationale a procédé à l’évacuation d’un squat dans le quartier nord d’Euromedecine.

Une maison que son propriétaire souhaite récupérer était squattée illégalement depuis plusieurs mois. L’expulsion a été réalisée à la demande du préfet de l’Hérault, à quelques jours de la trêve hivernale effective depuis ce samedi 1er novembre et jusqu’au 31 mars 2026, mais sous certaines conditions.

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« L’Etat, qui dispose de la compétence exclusive en matière d’hébergement d’urgence n’assume pas ses responsabilités ; aucune solution n’ayant été mise en œuvre, ni pour les étrangers en situation irrégulière, ni pour les familles avec enfants. Un dialogue continu a été mis en place par les services de la Ville et un diagnostic social réalisé par le Centre communal d’action sociale, le CCAS de Montpellier pour accompagna un mieux ces personnes à la rue », dénonce Michaël Delafosse.

La Ville de Montpellier, avec un dialogue engagé par Michel Calvo, élu aux Solidarités, a proposé à l’ensemble de ces familles de dormir temporairement au chaud, abritées dans un local géré par une association caritative. Cette proposition a été faite à l’association Solidarité Partagée

Michaël Delafosse
Maire de Montpellier, président de la Métropole

Le maire de Montpellier, président de la Métropole confirme que, « dès le début de la semaine, la Ville de Montpellier, avec un dialogue engagé par Michel Calvo, élu aux Solidarités, a proposé à l’ensemble de ces familles de dormir temporairement au chaud, abritées dans un local géré par une association caritative. Cette proposition a été faite à l’association Solidarité Partagée, aux familles, mais elle a été refusée les premiers soirs. Dans la nuit de jeudi à ce vendredi, douze personnes ont accepté cette option et sont allées y dormir. En parallèle, afin d’accompagner au mieux les familles, des travailleurs sociaux du CCAS de Montpellier ont réalisé dès mardi un diagnostic social pour mieux connaitre leurs situations, évaluer leurs besoins et poursuivre les recherches, afin de trouver la solution de relogement la plus rapide, en collaboration étroite avec les services de l’Etat, du Département, le milieu associatif local, le SIAO et le Samu social ».

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Selon la Ville de Montpellier, « ce diagnostic social permet aujourd’hui une prise en charge individualisée des personnes. Progressivement des solutions émergent. Grâce au travail du CCAS de Montpellier, une femme victime de violences conjugales et sa fille ont été mises à l’abri durablement dès ce vendredi après-midi. Une autre famille, d’origine russe, dont un enfant va être hospitalisé, sera hébergée dans un foyer pour « famille enfant malade ». 

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« La protection des personnes fragiles est une priorité »

Plusieurs associations œuvrent toujours avec les services de la Ville pour tenter de proposer d’autres solutions d’hébergements d’urgence par petits groupes. « La protection des personnes vulnérables reste une priorité. La Ville agit de manière résolue dans la protection des populations fragiles, comme l’illustrent la création de sept pensions de famille, ayant permis à 200 sans-abri de sortir de la rue, la mise à disposition de 120 places en habitats intercalaires, la résorption des bidonvilles – à l’image de celui de Celleneuve et tout récemment celui de Maurin – ou encore la lutte contre les marchands de sommeil, qui s’enrichissent sur la détresse humaine, alimentant les filières illégales de migrations », souligne le mairie.

Et Michaël Delafosse d’insister fermement : « Il appartient à l’Etat d’assumer ses responsabilités, dans le respect du droit, en s’appuyant sur les associations, dont la mission est d’accompagner et protéger ces personnes. Nous demandons à nouveau qu’il mobilise dans les plus brefs délais ses moyens matériels et ses locaux vacants ». Sur les réseaux sociaux, la député LFI de la 2ème circonscription, Nathalie Oziol demande également au préfet de régler rapidement cette situation.

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Ce samedi, à 11h, quelque 200 responsables d’associations, de syndicats, d’habitants, d’élus locaux et départementaux qui se mobilisent pour sortir ces expulsés de la rue ont tenu à se rassembler devant la préfecture de l’Hérault, en présence de quelques enfants, empêchés de dormir au chaud sous des tentes du campement de fortune que les forces de police ont fait démonter l’autre soir.

« On pensait obtenir de l’aide plus rapidement, mais on observe une réelle volonté de la préfecture de ne pas reloger ces personnes qui ne sont pas toutes sous OQTF », a lancé Samuel Forest, responsable de l’association Solidarité Partagée, sous les fenêtres du préfet.

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