Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, le maire de Marseille Benoît Payan réclame le retour de Reda Manaa en France, pour assister au procès en appel des effondrements de la rue d’Aubagne à Marseille.
L’homme sans papiers, reconnu victime de l’effondrement de deux immeubles le 5 novembre 2018, a été expulsé le mois dernier vers la Tunisie. Selon Ici Provence, il avait été condamné en 2023 par le tribunal administratif à une interdiction de territoire français (ITF) à la suite d’un « délit mineur ».
« Cette situation est susceptible de l’empêcher de participer dans des conditions normales à la suite de la procédure », peut-on lire dans la lettre de Benoît Payan consultée par Ici Provence, (…) notamment à l’appel formé contre le jugement pénal, étape pourtant essentielle à l’exercice de ses droits et à la reconnaissance de sa qualité de victime », poursuit le maire.
D’après l’élu de gauche, Reda Manaa, qui a perdu deux de ses amis lors du drame, est traumatisé. Depuis son expulsion il serait privé des « soins que nécessite son état de santé », ajoute Benoît Payan.
Sept élus demandent la grâce présidentielle
Le « Collectif du 5 novembre », a appelé jeudi Emmanuel Macron à gracier Reda Manaa. Pour l’association, créée après les effondrements de 2018, l’expulsion de la victime est « un manque de considération et de respect pour les droits de Réda M ». Selon le collectif l’exécution de cette décision « disproportionnée », l’empêchera de « se faire soigner » et « de faire valoir ses droits lors d’un procès en appel ».
Sept parlementaires marseillais, dont Manuel Bompard et Sébastien Delogu, se sont joints au collectif et ont écrit vendredi 31 octobre au président de la République pour demander la grâce présidentielle de Reda Manaa.
Le procès en appel des effondrements de la rue d’Aubagne, qui a coûté la vie à huit personnes se tiendra du 2 novembre au 19 décembre 2026. Lors procès en juillet dernier, le tribunal correctionnel avait prononcé dix condamnations dont trois à la prison ferme à l’encontre notamment de copropriétaires.