Ouverture de la ligne B, construction de pistes cyclables, révision des plans de circulation, instauration de la ZTL* dans le centre-ville et de la ZFE** intrarocade, extension des zones de stationnement payant, mise en place des « sulfateuses à PV », suppression du parking Vilaine… Depuis la réélection de Nathalie Appéré en 2020, de nombreuses mesures ont été mises en place à Rennes pour, selon l’expression martelée par les élus, « remettre la voiture à sa juste place ». Des décisions applaudies par certains et regrettées par d’autres, à commencer par les automobilistes et les commerçants. Elles ont en tout cas produit leurs effets, selon les chiffres disponibles.

1 L’usage de la voiture en baisse de 1,4 point sur la métropole

Une enquête de l’Audiar, l’agence d’urbanisme de Rennes métropole, publiée en août 2025, montre que la part des déplacements réalisés en voiture a baissé de 1,4 point dans Rennes métropole. Entre 2018 et 2023, elle est passée à 45,4 % et le trafic routier a baissé de 2 %. Les transports en commun et le vélo, à l’inverse, augmentent. L’étude met aussi en avant un chiffre frappant : les métropolitains sont moins mobiles qu’avant. Le nombre de déplacements quotidiens a chuté de 7 % alors même que le nombre d’habitants a progressé sur la même période. L’une des causes probables est l’essor du télétravail, qui concerne un tiers des actifs interrogés.

2 Dans le centre, le nombre d’usagers des parkings publics chute de 20 %

Autre donnée qui témoigne du recul de l’usage de la voiture, elle aussi établie par l’Audiar, cette fois dans son étude d’octobre 2025 consacrée au commerce dans le centre-ville. Sur ce secteur, en cinq ans, le nombre d’utilisateurs des parkings publics payant a diminué… de 20 %. En 2024, ils n’étaient plus que 2 millions au total. Et ce, alors, alors que l’offre de places est restée globalement stable. Le taux d’utilisation du stationnement sur voirie a quant à lui baissé de 7 points par rapport à 2021. Les mesures anti-voiture n’expliquent pas tout. Cette diminution est sans doute liée aussi à l’essor de l’e-commerce : les clients se déplacent moins dans les magasins pour faire leurs achats.

3 Le nombre de cycliste multiplié par plus de 2 dans le centre-ville

Une explosion de 123 % ! En 2017, les compteurs automatiques installés en centre-ville dénombraient environ 16 500 cyclistes en moyenne chaque jour. En 2024, ce chiffre a frôlé les 40 000. Cette impressionnante progression s’explique en partie par la multiplication des aménagements dédiés aux cyclistes. Une vélorue a par exemple été mise en place sur les quais nord depuis la crise sanitaire. Le Réseau express vélo a continué de s’étendre, en reliant toujours plus de communes de la métropole au cœur de ville. Les Rennais étant de plus en plus dotés de leur propre biclou, le Vélostar, lui, est victime d’un désamour : les locations de courte durée ont été quasiment divisées par deux par rapport à 2017, tombant à 176 000 sept ans après.

4 L’utilisation des transports en commun progresse grâce à la ligne B

Ces chiffres-là sont moins surprenants mais restent significatifs. Maintes fois repoussée, l’ouverture de la ligne B du métro, le 20 septembre 2022, a provoqué une forte hausse de la fréquentation des transports en commun. En novembre de cette même année, elle avait déjà augmenté de 23 % en semaine, de 44 % le samedi et de 41 % le dimanche. La hausse s’est poursuivie les années suivantes, certes à un rythme moins soutenu. À noter que le centre-ville est desservi par 25 arrêts de bus et 8 stations de métro au total.

* Zone à trafic limité (ZTL), qui restreint l’accès au centre historique à certains types d’usagers depuis février 2023

** Zone à faibles émissions (ZFE), qui interdit l’entrée dans la ville aux véhicules les plus polluants depuis le 1er janvier 2025