Par

Glenn Gillet

Publié le

2 nov. 2025 à 9h44

J-3 avant l’arrivée officielle du géant chinois de la fast-fashion Shein au BHV Marais, en plein cœur de Paris. Difficile de rater cette date du mercredi 5 novembre 2025, annoncée en grande pompe et désormais placardée en noir et blanc (les couleurs de Shein) depuis ce samedi partout sur la devanture du grand magasin du 4e arrondissement. Au-dessus de l’une des entrées trône même une photo de dix mètres sur laquelle on voit tout sourire Frédéric Merlin, patron controversé de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire de l’enseigne BHV, et Donald Tang, président exécutif de le marque chinoise. Au-dessus de la photo, on peut lire : « L’affiche qu’on n’aurait pas dû faire ». Mais au-delà de la communication provocatrice, c’est une autre annonce sur le plan commercial qui pourrait attirer les clients mercredi prochain.

« Ton montant d’achat Shein = Le même montant au BHV »

« Uniquement le 5 octobre ! Ton montant d’achat Shein = Le même montant au BHV », promet ainsi le grand magasin, annonce le média spécialisé LSA. S’il est encore difficile de connaître l’affluence donc bénéficiera le « corner » de 1 200 mètres carrés qu’occupera Shein dans quelques jours, cette offre pourrait attirer quelques clients supplémentaires.

Le premier point de vente physique de long terme de Shein dans le monde ouvrira à 13 heures le 5 novembre, avait annoncé vendredi Frédéric Merlin sur Instagram, un mois après l’officialisation du partenariat entre l’institution commerciale parisienne et la marque chinoise.

Une collaboration qui a occasionné une intense polémique et une franche opposition d’un certain nombre d’acteurs : gouvernement, mairie de Paris, fédérations commerçantes, intersyndicale du BHV, marques partenaires… Une pétition demandant l’annulation du projet a même recueilli 110 000 signataires. Shein est en effet critiquée pour le modèle de mode ultra-éphémère qu’il a mis en place, dont le coût environnemental est énorme. Son modèle social et lui aussi décrié : certaines des conditions de travail des employés chinois, notamment le nombre d’heures travaillées, sont illégales dans le pays.

En France, Shein est visé par une proposition de loi visant à contrer l’essor de l’ultra fast-fashion. Rien qu’en 2025, l’entreprise a été condamnée à trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, non-respect de la législation sur les cookies en ligne, fausses promotions, informations trompeuses, et pour ne pas avoir déclaré la présence de microfibres plastiques dans ses produits. Par ailleurs, la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé samedi 1er novembre avoir alerté le parquet de Paris après avoir découvert la vente, sur le site de Shein, de poupées sexuelles en forme de fillette.

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.