La vidéo d’un chameau de Bactriane, espèce originaire de Mongolie, attaché à un pick-up de l’armée ukrainienne a fait le tour des réseaux sociaux. Moscou utiliserait de plus en plus d’animaux pour transporter son matériel de guerre.

Des images insolites. Depuis quelques jours, une vidéo publiée le 16 octobre dernier fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un chameau de Bactriane, espèce originaire de Mongolie, attaché à un pick-up blanc empli de soldats ukrainiens souriants, marchant au pas sur une route goudronnée. Le soldat ukrainien qui aurait capté l’extrait était, lui, en train de réparer, avec son équipe, un véhicule blindé endommagé. Il a capté l’arrivée de l’animal de deux mètres précédé par une voiture blanche.

Si la vidéo n’a pu être authentifiée par Le Figaro, le Telegraph  reprend la localisation de l’extrait ainsi que le compte identifié et affirme que l’animal à double bosse a été capturé par les troupes ukrainiennes après qu’elles ont pris d’assaut une position russe près de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Le chameau mongol, errant, aurait été secouru par une unité au sein des forces spéciales ukrainiennes. Cette dernière l’aurait ensuite conduit à l’écoparc Feldman, situé à l’extérieur de la ville. Contacté par le Telegraph, le parc qui dispose d’un centre de réhabilitation pour les animaux n’a pas confirmé l’information.


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Ânes, chevaux, et chameaux ?

L’armée russe aurait recours depuis plusieurs mois à des animaux traditionnellement utilisés pour transporter de lourdes charges, comme des chevaux et des ânes. D’autres images de ces bêtes avaient même fait le tour des réseaux sociaux au cours de l’hiver, provoquant l’hilarité de certains utilisateurs. Celle d’un chameau monté par un soldat armé d’une kalachnikov et entouré de deux fantassins avait même été publiée, mais n’avait pu être authentifiée.

L’ancien général Viktor Sobolev, député et membre de la commission de défense de la Douma russe, avait alors assumé ce choix, reconnaissant «de grandes difficultés pour approvisionner les unités et les divisions en munitions, en matériel militaire et en nourriture». Cité l’hiver dernier par le journal russe Gazeta, il avait déclaré : «Si des moyens tels que des ânes, des chevaux, etc. sont utilisés pour livrer des munitions et d’autres fournitures sur la ligne de front, c’est normal. Il vaut mieux qu’un âne soit tué que deux personnes transportant du matériel dans un véhicule».

Guerre en Ukraine : l’armée russe réintroduit… des ânes, voire des chameaux

Unités à cheval

De plus, la grande résistance aux conditions extrêmes des chameaux – ils peuvent survivre sans eau pendant un mois et porter de lourdes charges sur de longues distances – ainsi que l’instinct des chevaux sont valorisés par Moscou. Au cours de l’été, le commandant de l’unité «Tempête» de la 9e brigade russe de la 51e armée, qui opère dans la région de Donetsk, a indiqué qu’il commençait à former des équipes d’assaut à cheval. Des images avaient d’ailleurs été partagées sur Telegram.

Dans certaines d’entre elles, on peut voir des binômes montés sur des chevaux galopant dans un champ. L’un se concentre sur la monture et l’autre sur l’offensive. Ils sont accompagnés de drones télécommandés qui volent à leurs côtés à travers le terrain.

«Les chevaux voient bien la nuit, n’ont pas besoin des routes pour accélérer à l’approche finale et leur instinct peut, semble-t-il, les aider à éviter les mines», avait réagi le blogueur pro-Kremlin WarGonzo, qui a partagé la vidéo sur Telegram. «Je suis sûr que nous assisterons bientôt au retour historique de la cavalerie russe dans les rangs.»