Le trafic aérien a été temporairement suspendu à l’aéroport de Brème dimanche en soirée à cause d’un survol de drone d’origine inconnue, a indiqué la police allemande. L’appareil a été repéré « aux abords immédiats de l’aéroport vers 19h30 », selon un porte-parole de la police dans la ville du nord de l’Allemagne.
En conséquence, le contrôle aérien a, en accord avec la police fédérale, immédiatement suspendu les opérations de décollage et d’atterrissage. Le trafic a repris à partir près d’une heure plus tard. Selon la police, il n’est pas clair qui pilotait le drone.
Vendredi soir, les vols avaient déjà été suspendus pendant près de deux heures à l’aéroport de Berlin-Brandebourg à cause de la présence de drones. Début octobre, l’aéroport de Munich, le deuxième d’Allemagne, avait déjà dû interrompre plusieurs heures ses opérations pour la même raison.
Les autorités allemandes ont à plusieurs reprises mis en garde contre la menace croissante posée par les drones, après une série d’incursions d’appareils non identifiés dans des aéroports et sites militaires cette année.
Des autorisations d’abattre plus fréquentes
Berlin, l’un des principaux soutiens de l’Ukraine face à la Russie, soupçonne Moscou d’être à l’origine de certaines de ces activités. Ces derniers mois, plusieurs survols de drones ont été signalés au-dessus de bases militaires, de sites industriels et d’infrastructures critiques, en Allemagne comme dans d’autres pays de l’Union européenne comme la Norvège ou encore ces derniers jours la Belgique.
Une menace qui a incité les autorités à se montrer plus fermes. « Abattre les drones sera désormais réglementé et possible pour la police fédérale », avait déclaré début octobre le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt. Le gouvernement allemand a entamé une révision des lois régissant la sécurité aérienne du pays. L’objectif est de permettre à l’armée, et non plus seulement la police, d’abattre les drones.
Au niveau de l’Union européenne, la Commission veut mettre en place un « mur antidrones », qui serait pleinement opérationnel d’ici à 2027, mais ce projet est accueilli avec scepticisme par certains pays membres. La réponse de l’Otan à l’entrée d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien de la Pologne avait mis en évidence les lacunes dans l’arsenal européen. Pour abattre trois de ces drones, l’Otan avait dû recourir à de coûteux missiles.