Le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné et la ministre allemande de l'Économie Katherina Reiche, lors d'une conférence à Berlin, le 3 novembre 2025 ( AFP / Tobias SCHWARZ )

Le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné et la ministre allemande de l’Économie Katherina Reiche, lors d’une conférence à Berlin, le 3 novembre 2025 ( AFP / Tobias SCHWARZ )

L’Allemagne mettra en place à partir de 2026 un prix de l’électricité plus avantageux pour les industries énergivores, a annoncé lundi la ministre de l’Économie, à quelques jours d’un sommet sur la crise du secteur sidérurgique.

« Je pars du principe que nous introduirons ce prix au 1er janvier » de l’année prochaine, a annoncé la ministre conservatrice Katherina Reiche, en application d’un projet du gouvernement pour soutenir les entreprises fortement consommatrices d’énergie, de la chimie à l’acier en passant par l’automobile

« Nous sommes dans les dernières étapes des négociations avec la Commission européenne », a-t-elle ajouté lors d’une conférence sur l’industrie à Berlin, en présence du vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné, en charge des dossiers industriels.

Le prix réduit pour l’industrie sera un « élément clé pour la compétitivité de l’acier », selon la ministre.

Le journal Handelsblatt indique que le coût total de la mesure pour trois ans s’élèverait à 4,5 milliards d’euros pour le budget fédéral, en partant d’une étude réalisée par l’Agence allemande de l’énergie (DENA).

La coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates s’est donné comme priorité de réduire le prix de l’électricité en Allemagne, qui a fortement augmenté dans la foulée de la guerre en Ukraine et reste jusqu’à trois fois plus cher qu’en Chine ou aux Etats-Unis.

La compensation des prix de l’électricité subventionne les entreprises très consommatrices d’énergie. Cela réduit leur facture liée à l’achat de quotas d’émission pour couvrir leurs rejets de gaz à effet de serre, conformément à la réglementation européenne.

Cette aide sera toutefois conditionnée: les entreprises devront investir 50% de plus dans « l’efficacité et la durabilité ». Les justificatifs pour ces investissements devront être aussi peu bureaucratiques que possible, selon la ministre.

Cette annonce intervient quelques jours avant un « sommet sur l’acier » prévu jeudi à Berlin avec le chancelier Friedrich Merz, alors que le secteur sidérurgique fait face à une situation difficile, notamment en raison de la concurrence chinoise.

Pour la sidérurgie, « prolonger la compensation des prix de l’électricité au-delà de 2030 est encore plus crucial », selon Mme Reiche.

La Commission européenne a donné à cet égard « de bons signaux » et sa décision devrait intervenir « dans les prochaines semaines », selon la ministre.