- Un homme de 31 ans a été mis en examen dimanche et placé en détention provisoire à Lille, a annoncé le procureur.
- Il est soupçonné d’avoir percuté mortellement un piéton dans le centre de Lille dans la nuit de vendredi à samedi.
- Il aurait consommé du protoxyde d’azote et refusé d’obtempérer à plusieurs reprises.
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Les refus d’obtempérer au cœur de la controverse
Le drame a eu lieu à 4h48 samedi matin. Mathis, 20 ans, est mort « percuté par un véhicule qui roulait à vive allure » en plein centre-ville de Lille, a détaillé Samuel Finielz, procureur de Lille, dans un communiqué. Il est « décédé sur le coup, avant l’arrivée des pompiers », a-t-il ajouté, après avoir été violemment projeté contre un arbre.
L’homme soupçonné de l’avoir percuté avait consommé du protoxyde d’azote et refusé d’obtempérer « à plusieurs reprises » face aux forces de police présentes sur place, avant de renverser le jeune de 20 ans. Le conducteur présumé du véhicule, une berline noire, a été mis en examen dimanche et placé en détention provisoire, a annoncé le procureur. « Quelques mètres après l’accident, le mis en cause s’est arrêté et a tenté de prendre la fuite à pied avant d’être interpellé », a-t-il précisé.
Des bouteilles de protoxyde d’azote retrouvées dans le véhicule
Le conducteur présumé du véhicule, un homme âgé de 31 ans, est déjà connu de la justice « pour des délits routiers ». Il a été mis en examen dimanche pour homicide routier avec au moins deux circonstances aggravantes, détaille le procureur : violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence, délit de fuite et refus d’obtempérer. « Des bouteilles de protoxyde d’azote ont été trouvées dans le véhicule » du suspect, selon le procureur, qui précise que l’enquête permet pour l’heure d’établir « une consommation de protoxyde d’azote contemporaine de la conduite du véhicule ». Lors de sa garde à vue, le mis en cause n’a pas reconnu les faits et a contesté avoir conduit le véhicule, précise le procureur. Filmées par un témoin, des images partielles du drame ont pourtant circulé sur TikTok.
Depuis 2020, les signalements d’intoxications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote sont « en hausse continue », indiquait en avril dernier dans un communiqué Santé publique France, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le Sénat a voté en mars dernier la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote ou « gaz hilarant« , sans aller toutefois jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme l’avaient fait auparavant les députés. L’avenir de cette loi dépendra donc des négociations entre les deux chambres. Par ailleurs, comme d’autres villes, la mairie de Lille a pris en mai un arrêté interdisant l’utilisation, la vente ou la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique.
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La loi créant le délit d’homicide routier a été promulguée en juillet après un combat de plusieurs années des familles et associations de victimes. Avec ce délit, les responsables d’accidents mortels de la circulation accompagnés d’au moins une circonstance aggravante sont désormais poursuivis pour homicide routier. Lorsqu’un conducteur se rend coupable de l’une de ces circonstances, il est passible de 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende, peine élevée à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros à partir de deux circonstances aggravantes.
Paul LALEVEE avec AFP
