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Publié le 03/11/2025 23:31
Mis à jour le 03/11/2025 23:31
Temps de lecture : 3min – vidéo : 3min

Aux États-Unis, les violences contre des élus et personnalités politiques ont bondi de 25 % en deux ans
(France 2)
3min
Depuis le retour de Donald Trump en politique, le débat public est plus violent que jamais aux États-Unis. Menaces d’élus, intimidations, les actes de violence politique ont augmenté de 25 % en deux ans chez les parlementaires. Tous les camps sont visés.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Des dizaines de policiers et des membres du Secret Service sont présents sur un campus du Mississippi. Ils encadrent les 10 000 participants d’un rassemblement politique. Détecteurs de métaux, contrôle des identités, un dispositif de sécurité exceptionnel devenu nécessaire pour les conservateurs de Turning Point USA. Leur chef de file, Charlie Kirk, a été assassiné il y a huit semaines lors d’un rassemblement similaire.
« Je trouve cela triste qu’on en soit arrivé là et que les gens aient peur qu’il y ait un incident. Mais je ne pense pas qu’il faille se censurer. On ne doit pas avoir peur de s’exprimer », jugent deux militantes. À l’entrée du stade, comme un hommage à la mémoire de l’influenceur, un siège vide et le même t-shirt que celui qu’il portait le jour de son assassinat, sont exposés. Une figure est également très attendue ; sa veuve Erika Kirk. C’est elle qui reprend le flambeau. Elle appelle ses militants à oser s’exprimer, malgré les risques. « N’ayez pas peur. C’est si facile d’avoir peur. Je ne vois pas ce qu’il vous faut de plus pour réveiller ce feu en vous et vous engager », déclare-t-elle.
Pour de jeunes conservateurs, seul le dialogue entre partis peut mettre un terme à la violence : « Nous devons réussir à nous parler. Les guerres civiles commencent quand les gens ne se parlent plus », assure un jeune homme, une casquette « Make America Great Again » sur la tête.
Des attaques et des menaces politiques se multiplient, avec une augmentation de 25 % en deux ans, rien qu’envers les membres du Congrès. Parmi les incidents marquants, une tentative d’assassinat contre Donald Trump, encore candidat. Les images du futur président blessé à l’oreille ont marqué l’Amérique. La violence frappe, tant du côté républicain que démocrate. En juin dernier, une députée du Minnesota et son mari ont été tués chez eux par un homme grimé en policier. Dans sa voiture, les enquêteurs retrouvent une liste avec les noms de dizaines d’autres élus démocrates.
Dans tout le pays, ils sont nombreux à vivre dans la peur, comme Suhas Subramanyam, un député de l’État de Virginie. Il y a deux mois, un habitant lui envoie ce mail de menace : « Je vais venir dans vos locaux avec un fusil d’assaut et je vous laisse imaginer la suite. » Il a placé son domicile sous surveillance, ne se rend à aucun événement public sans deux gardes du corps, mais il refuse de quitter la vie politique. « Je vais continuer à parler des sujets qui me tiennent à cœur, même ceux qui peuvent déplaire à certaines personnes. Je ne vais pas me censurer à cause de ces menaces », indique-t-il.
Il nous confiera pourtant une crainte : de moins en moins d’Américains s’engagent en politique. Selon plusieurs études, près de deux élus locaux sur cinq ne souhaiteraient pas se représenter, par peur pour leur sécurité.