Les deux jeunes mis en cause auraient été recrutés pour éliminer un concurrent sur un point de deal, mais un habitant du quartier, inconnu des services de police, avait été tué.
Le procès de deux Marseillais d’une vingtaine d’années accusés d’avoir participé au meurtre d’un jeune homme dans un quartier sensible niçois la nuit de Noël 2021 s’est ouvert lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Ce soir-là, trois hommes armés et portant un masque chirurgical se sont rendus au quartier de Las Planas, dans le nord de Nice, visiblement pour s’en prendre à un jeune homme qui a pris la fuite en les apercevant.
Après l’avoir poursuivi en vain, ils sont revenus vers leur voiture, poursuivis à leur tour par un groupe de jeunes du quartier. L’un des trois a tiré à plusieurs reprises et Ermelindo Goncalves, 24 ans et inconnu des services de police, s’est écroulé.
L’enquête a conduit la police vers un groupe de quatre personnes, parmi lesquels un Niçois soupçonné de diriger un point de deal et d’avoir engagé des Marseillais pour se débarrasser d’un concurrent.
Le commanditaire dans la nature
Mais lors de l’interpellation le 19 janvier 2022 dans un appartement Airbnb dans le centre de Nice, l’un des quatre, soupçonné d’avoir été le chauffeur le soir de Noël, a été mortellement atteint par le tir accidentel d’un policier, qui a été condamné en février à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire.
Depuis, les trois autres ont été condamnés à plusieurs années de prison pour trafic de drogue et association de malfaiteurs. Mais le Niçois, considéré comme le commanditaire de l’opération du soir de Noël, l’a été en son absence, et ne s’est pas présenté non plus au procès lundi. Il avait bénéficié d’une remise en liberté provisoire mais s’est évanoui dans la nature avant la pose d’un bracelet électronique.
Les deux Marseillais jugés depuis lundi réfutent toute participation à l’opération, assurant qu’ils ne faisaient que squatter un appartement dans le quartier. Le verdict est attendu en fin de semaine prochaine.