ENTRETIEN – Depuis dix ans, la chanteuse officie dans «La France a un incroyable talent» sur M6. À cette occasion, elle a accepté de répondre à nos questions.
Double anniversaire à la «La France a un incroyable talent» . Le divertissement célèbre cette année sa vingtième saison. Et Hélène Ségara, sa dixième du côté du jury du divertissement de M6. Depuis 2015, elle forme avec Marianne James, Éric Antoine et Sugar Sammy, un quatuor de jurés complices. Mais parfois, l’interprète d’Il y a trop de gens qui t’aiment n’hésite pas à monter au créneau quand il s’agit de défendre les artistes qui lui plaisent. Au risque, parfois, d’échanger vivement avec sa consœur. Mais sans pour autant ternir leur amitié.
TV MAGAZINE. – Après 10 ans, quel plaisir tirez-vous d’être encore dans «La France a un incroyable talent» ?
Hélène SÉGARA. – C’est très gratifiant d’avoir la sensation de posséder une baguette magique. Quand on donne un Golden Buzzer, on a l’impression de faire un cadeau, alors que c’est l’émission qui le fait. Mais ça nous fait du bien quand même. De plus, j’ai besoin de garder une âme d’enfant. Éric est comme ça aussi. C’est comme nourrir son propre émerveillement parce qu’il y a des gens qui se lassent très vite, mais qui ne s’en rendent pas compte.
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Et vous, vous n’êtes pas lassée ?
Non, pas du tout. L’an dernier, je trouvais qu’on avait une saison incroyable. Je me demandais comment ils allaient faire l’an prochain. Je me suis souvent posé la question. Cette année, j’ai pensé que ça allait être compliqué et finalement, il y a eu un paquet de numéros où j’ai dit : « Incroyable ! ». Après mon Golden Buzzer pour Jean-Baptiste, je me suis remise en question car je buzze toujours dans l’émotion, je ne peux pas m’en empêcher, c’est plus fort que moi. Cette année, j’ai été cueillie par autre chose. C’est la première année où je vais vers quelque chose de tout à fait différent, plus dans la satisfaction que dans l’émotion. C’est intéressant pour moi.
Notre quatuor fonctionne très bien parce que, justement, on est différents, on est complémentaires
Hélène Ségara à propos du jury de «La France a un incroyable talent» sur M6
Sur vos dix années passées dans «La France a un incroyable talent», y a-t-il une année où vous avez été moins enthousiasmée ?
Il y a eu une ou deux années où je n’ai pas trouvé ça foufou, où j’avais un peu plus de mal à m’enthousiasmer. Pas parce que j’étais lasse, mais parce que les numéros étaient moins surprenants. Je me souviens d’un Golden Buzzer – je ne dirai pas lequel – où je me suis dit : « Mouais ». On ne connaît pas les numéros à l’avance, donc tout au long de la semaine on attend d’avoir un immense coup de cœur mais parfois il n’arrive pas. Et une année, j’ai buzzé à la dernière minute.
Quel type de numéro vous émerveille particulièrement ?
Je suis comme Marianne, j’ai un gros coup de cœur pour la danse. Il y a plein de choses qui me saisissent dans la danse : le rythme, la cohésion, la musique, évidemment, et l’expression. Cette année, on a des circassiens d’un niveau impressionnant. D’ailleurs, il y en a un qui ne va pas aller au bout de la saison parce qu’entre-temps, il a signé un contrat avec le Cirque du Soleil. Ça se comprend. Entre revenir sur une émission et signer un contrat, il n’y a pas photo. On est heureux pour lui.
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Il arrive parfois que vous ayez des échanges tendus avec Marianne James. Vous atteignent-ils ?
En fait, on est très franches, très honnêtes. Je ne le vis pas durement. Je suis d’une famille italienne, chez moi, c’était la commedia dell’arte, on se fritait et deux minutes après on chantait. Avec Marianne, c’est pareil. On se frite et après on s’embrasse. Marianne a un très bon cœur. Parfois, elle ne met pas les formes, mais elle a un cœur d’or. On n’est pas du tout d’accord mais on n’hésite pas à se le dire. D’ailleurs, elle dit : « Hélène, c’est la seule qui n’a pas peur de moi, qui m’envoie valser, qui dit ce qu’elle pense ». C’est flatteur.
Prête pour repartir dix ans de plus ?
Je peux resigner ad vitam aeternam. Je ne m’en lasse vraiment pas, c’est très sincère ce que je dis. Notre quatuor fonctionne très bien parce que, justement, on est différents, on est complémentaires. Éric est hyper excessif, feu follet. Marianne peut être très incisive et à la fois très généreuse. Sammy est là pour faire des punchlines et il fait très bien le job. Et moi, au milieu, je ne sais pas comment définir mon rôle parce qu’il n’y a que de la spontanéité. Je peux être très honnête en disant non mais je ne juge pas durement les artistes parce que je pense que chez une personne, il y a toujours une face cachée, une sensibilité protégée.