C’est ce week-end que les équipes de campagne LFI pour les municipales à Grenoble ont fait cette découverte : plusieurs des affiches de leur tête de liste, Allan Brunon, avaient été dégradées, notamment en centre-ville (avenue Alsace-Lorraine et en face du lycée Stendhal). Ici, une croix gammée a été tracée sur le logo de la France insoumise, là le mot « raciste » a été inscrit, et là encore des boucles d’oreilles avec la swastika nazie ont été rajoutées au portrait du candidat.
Ce lundi 3 novembre, Allan Brunon s’est tourné vers le Procureur général de la République, pour porter plainte, dit-il, contre « des faits constituant une infraction pénalement répréhensible. » Dans sa lettre, après la description des faits, il écrit : « Je me permets de rappeler que ces dégradations s’inscrivent dans un contexte plus large de harcèlement ciblé à mon encontre, en raison de mon engagement politique et antiraciste. Il convient de préciser que le parquet de Grenoble a déjà classé sans suite une précédente plainte relative à des menaces de mort dont j’avais fait l’objet, lesquelles prenaient la forme d’un photomontage représentant mon visage avec une cible de pistolet sur la tête, diffusé sur des canaux Telegram d’extrême droite appelant à mon assassinat. Plusieurs plaintes que je vous ai déjà adressées, relatives à des menaces de mort proférées à mon encontre par des militants d’extrême droite, sont à ce jour restées sans suite pénale. »
« Un contexte plus large de harcèlement ciblé à mon encontre »
Le jeune candidat a reçu le soutien, sur les réseaux sociaux, de SOS Racisme Nord-Isère, qui demande que ces actes « ne restent pas impunis ».
Autre réaction, celle de Valentin Gabriac, chef de file du RN à Grenoble, qui a écrit un communiqué disant : « J’ai été informé du vandalisme dont les affiches de campagne d’Allan Brunon ont été la cible, marquées par des symboles inadmissibles. Ces agissements sont indignes du débat public. Allan Brunon est un adversaire politique mais le désaccord se règle par le débat d’idées, non par des gestes de haine ou d’intimidation. Une élection exige de la hauteur et du respect, même dans l’opposition. »
Cette dernière réaction a suscité une réaction ironique de l’intéressé qui nous a dit : « Cela me fait bien rire quand on sait qui a fondé le FN… »