Vingt ans après l’adoption de la loi pour l’égalité des droits et des chances, qui devait faciliter la vie des personnes en situation de handicap, l’accessibilité reste un combat. Comme celui que mène cette Marseillaise, sur le parvis de la cathédrale de la Major. D’un certain âge et en fauteuil roulant, les cinq marches qui séparent le parvis de l’édifice religieux construit entre 1852 et 1893 constituent toujours un obstacle. Les travaux de rénovation ont eu beau se succéder, la réalisation d’un dispositif permettant l’accessibilité du monument, propriété de l’État, n’a jamais vu le jour. Ni lors de la rénovation urbaine lancée dans le secteur par Euroméditerranée et de l’esplanade piétonne inaugurée en 2016, ni lors des vastes travaux lancés par le service des monuments historiques de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) depuis 2016.
C’est ce qu’a résumé le conseil de la requérante dans les différents courriers adressés à la Drac ces derniers mois. « Pourtant selon l’agenda d’accessibilité, les travaux auraient déjà dû avoir lieu en mettant en place a minima un dispositif temporaire. Mais on sentait bien que l’administration traînait les pieds. On se retrouve vite dans une situation lourde notamment quand l’argument des fouilles archéologiques a été avancé… Alors qu’ici, pas besoin de creuser, on ne parle quand même que de cinq marches. C’est ridicule : il s’agit seulement de poser une rampe ou un élévateur pour un édifice religieux qui reçoit également beaucoup de touristes ! », déroule Me Benoît Candon.
Une entrée accessible prévue d’ici le mois de mai 2026
Après un an et demi d’échanges, le tribunal administratif a donc été saisi. Dans sa décision rendue le 30 septembre dernier, le juge des référés a donc ordonné au préfet de Région, représentant de l’État, d’achever les travaux d’accessibilité avant la fin du mois de mai 2026 et de lancer les consultations destinées à la passation des marchés relatifs à la maîtrise d’œuvre avant la fin de ce mois de novembre. Le juge ayant considéré que la cathédrale de la Major, établissement recevant du public, aurait dû se pourvoir d’un accès pour les personnes à mobilité réduite dès la fin de l’année 2019. Reconnaissant ainsi, « l’urgence » et « l’utilité » de la requête.
« Nous sommes heureux de la décision du tribunal de fixer un planning d’exécution des travaux même si nous estimons que le délai est encore trop long… », commentait le conseil marseillais.