Samuel Le Bihan retrouve Alex Hugo pour une enquête sous tension autour de plusieurs disparitions dans l’épisode inédit Le Nouvel El Dorado (Notre avis) diffusée ce mardi 4 novembre 2025 à 21.10 sur France 3. Au fil du temps, l’acteur qui vient de fêter ses 60 ans, et vient de réaliser son premier épisode d’Alex Hugo en faisant revenir son copain Lionnel Astier, s’est fondu dans ce personnage qu’il campe avec tendresse depuis plus de dix ans.
Alex Hugo : « J’aime son caractère affranchi« , Samuel le Bihan évoque le policier épris de liberté qu’il incarne depuis plus de dix ans
Si vous deviez décrire le Alex Hugo des débuts et celui d’aujourd’hui, quels mots choisiriez-vous ?
Je dirais qu’il a perdu en fragilité, gagné en maturité et en expérience. Il s’est affirmé, est devenu avec le temps, une force tranquille. Au début, il venait d’arriver à la montagne, maintenant il commence à ressembler à un vrai montagnard.
L’êtes-vous aussi devenu ?
Non, pas un vrai en tout cas. Je reste un marin, Le Bihan, c’est un nom breton et, comme eux, je suis un amoureux de la mer. Mais disons que je suis un montagnard par adoption. Alex Hugo et moi, c’est une belle rencontre. Je fais le métier que j’ai choisi, celui qui me plaît. J’ai de la chance. Ça requiert des sacrifices mais travailler, c’est du plaisir et, en vérité, je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre.
Tourner cette série impose une véritable endurance. Est-il arrivé que la nature prenne le dessus ?
Oh oui, souvent. Nous avons subi des conditions climatiques extrêmes, des orages d’une violence inouïe, des tempêtes de neige… C’est parfois très impressionnant, mais on tourne quand même. Quand vous êtes dans les hauteurs, que vous devez redescendre, et que vous ne voyez rien, ou que vous êtes encerclé par les eaux, je peux vous assurer que c’est très impressionnant ! C’est un tournage unique où on est projeté en pleine nature. Ce n’est pas un tournage facile. On subit les intempéries, il peut faire très froid d’un coup. C’est une série où il y a un lien avec l’aventure. On est encadré, mais je me suis beaucoup blessé, c’est normal, en faisant des cascades. C’est pour ça que ça sonne vrai, aussi.
Aimez-vous incarner le personnage d’Alex Hugo qui est complètement à contre-courant ?
C’est assez séduisant oui. Ça a toujours été un homme en dehors des codes et des modes. J’aime son côté affranchi. Quand on a commencé la série, ce qui marchait très fort, c’étaient les formats d’une heure, très citadins, très dynamiques, avec des montages courts. Alors que nous, on était contemplatif depuis le début et on arrivait vraiment à contre-courant. Et je crois que le public avait besoin de ça.
Alex Hugo : « Je n’ai pas le droit de décevoir« , Samuel le Bihan évoque son rapport au succès et à la notoriété
Diriez-vous que la série vous a changé en tant qu’homme ?
En tout cas, elle m’a fait du bien. Je trouve que la série véhicule des valeurs vraiment intéressantes. C’est un personnage qui questionne sur les valeurs de notre rapport à l’environnement, à l’amitié, du rapport à notre destinée aussi. Selon les choix qu’on va faire dans la vie, son destin va s’écrire. Alex Hugo rencontre souvent des gens qui ont détruit leur vie ou qui ont fait les mauvais choix et ne peuvent plus revenir en arrière. Il y a aussi ce rapport à la liberté. C’est un homme libre mais profondément seul. Sa solitude, il l’a acceptée. C’est le prix à payer. C’est émouvant et très intéressant comme point de vue. J’aime aussi son rapport à la justice. C’est une justice à taille humaine. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, alors qu’on ne s’écoute plus. Dans une machine qui, souvent, nous dépasse et nous avale, on aimerait juste exister en tant qu’être humain. C’est une série très humaine aussi. Et tout ça, ça me parle évidemment.
Qu’est-ce que le succès et l’amour du public ont changé dans votre approche du métier ?
C’est une responsabilité et une motivation. Je n’ai pas le droit de décevoir. Ça m’encourage à travailler encore plus, à être plus exigeant et à sortir de ma zone de confort. Le succès ne se maîtrise pas. On ne sait pas pourquoi, d’un coup, on est à sa place, au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. C’est rare. Il faut le prendre comme un cadeau mais ce n’est pas une arrivée, c’est un commencement. Je suis assez engagé sur les questions du handicap. Et en fait, c’est pour ça majoritairement que les gens me remercient. C’est un lien noble, en fait, avec les gens, qui est fait de respect et de sens. J’ai utilisé la célébrité pour faire bouger les lignes sur certains points de la société, et c’est devenu un peu mon identité aussi, quelque part.
Imagineriez-vous un crossover entre Alex Hugo et Le Voyageur ?
Alors, je trouve que Thomas Bareski, le héros du Voyageur a vraiment beaucoup de chance, parce qu’il a un chien ! Et moi, pour Alex Hugo, je rêvais d’avoir un chien. Malheureusement, on m’a dit que je ne pouvais pas parce que le Voyageur en avait déjà un. Donc, un grand oui pour un crossover entre Alex Hugo et Le Voyageur mais à la condition d’avoir plein de séquences avec le chien de la série !
Quand vous posez votre sac de randonnée après un tournage, qu’est-ce qui vous aide à vous reconnecter à la réalité ?
Ma famille, d’abord, qui est toujours là. Et les amis. Quand je tourne, ils ne me voient plus, je suis loin et parfois injoignable : comme Alex Hugo, je disparais… C’est très intense comme tournage, vous disparaissez vraiment. C’est particulier. Et ce qui me reconnecte, c’est ma famille, l’amour et l’amitié : des valeurs simples mais fondamentales, qui apaisent mes angoisses, chassent le sentiment de solitude et donnent du sens à ma vie.