RÉCIT – Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapide ont pris le 26 octobre la dernière grande ville du Darfour qui échappait à leur contrôle. Les récits d’exactions se multiplient, vérifiés par les vidéos tournées par les combattants eux-mêmes.
« Nous avons marché pendant dix heures, les pieds en sang, griffés par les ronces. La route était, elle, jonchée de cadavres », raconte Amira*, la voix brisée. Le dimanche 26 octobre, entraînant ses quatre enfants, elle fuit el-Fasher pour Korma à quarante kilomètres de là. Le matin même, les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohammed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, avaient commencé à prendre d’assaut la capitale provinciale du Darfour du Nord. Dernier bastion de l’armée soudanaise dans la région, la ville tombe en quelques heures aux mains des FSR.
« Il y avait de nombreux soldats en chemin. Dès qu’ils voyaient un homme, ils le tuaient. Nous avons vu des gens devant nous en tuer deux avec un couteau. Plus loin, un autre groupe, habillé comme les FSR, nous a volé tout ce qu’il nous restait. Maintenant, mon fils se réveille la nuit en tremblant de peur, hanté par ces images », reprend cette travailleuse sociale, contactée au téléphone.
À Tawila…
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