En 2018, Karine et Jimmy forment un couple uni, depuis près de vingt ans. Elle est ouvrière dans une usine agroalimentaire ; lui est à la tête d’une petite entreprise de transports et est lui-même chauffeur routier. Ils ont deux enfants adolescents. Lorsque naît le mouvement des Gilets Jaunes, Karine, insatisfaite de ses conditions de travail et solidaire de certains collègues, va se trouver de plus en plus investie dans le combat. Son mari, Jimmy, ne la suit pas et subit ses absences répétées. L’investissement de Karine va-t-il avoir raison de l’équilibre du couple ?
Thomas Kruithof avait signé un film politique passionnant, « Les promesses », sur la vie d’une maire de banlieue incarnée par Isabelle Huppert. Il poursuit dans la veine du cinéma réaliste et bien documenté avec « Les Braises », hélas pas avec le même bonheur. Son scénario, axé sur une escalade et ses conséquences dans la vie privée de ses protagonistes, est trop linéaire : les enjeux une fois (bien) posés, le film recèle peu de surprise.
L’autre talon d’Achille, c’est le casting. Michael Haneke l’a souligné : « Un casting réussi, ce n’est pas seulement réunir des bons acteurs, c’est choisir des acteurs qui conviennent pour les rôles. » Pas sûr que Virginie Efira, qui a construit une image très glamour et très parisienne ces dernières années, était l’actrice idéale pour incarner une ouvrière de province. Quant à Arieh Worthalter (franco-belge comme Efira, et lauréat du César pour « Le procès Goldman »), il s’en sort mieux en conducteur de poids lourds, mais c’est l’alchimie même du couple qui n’est pas très convaincante. Enfin, Kruithof cède à la mode – un peu facile – des fins « ouvertes ».